Après les violences qui ont secoué la ville de Moirans en Isère à l'automne 2015, onze des douze prévenus ont été condamnés mercredi par le tribunal correctionnel de Grenoble. Ils ont écopé de peines allant jusqu'à deux ans de prison ferme. Gérard Simonet, maire de la ville, réagit à ce jugement.
"Les décisions de justice sont faites pour être respectées, qu'on soit élu, maire, qu'on soit émeutier ou qu'on soit simple citoyen. Moi je pense que justice a été rendue" estime le maire de Moirans, Gérard Simonet. "C'est une justice qui doit à la fois convenir aux moironnais que je représente, et qui est aussi humaine. Je pense que le fait qu'Adèle Winterstein ne soit pas condamnée à de la prison est une très bonne chose", poursuit l'élu."La justice a répondu fermement"
L'avocat de la ville de Moirans avait qualifié les réquisitions de "gentilles". "Je suis tout à fait d'accord avec maitre Dreyfus, qui est notre avocat. [... On ne pouvait pas laisser des émeutes d'une telle intensité sans suite. [...] La justice a répondu fermement", se satisfait l'élu.
Au total, les émeutes ont entraîné des dégâts très importants, avec un préjudice évalué à 400 000 euros. C'est la SNCF et le département qui sont les principaux concernés par ces préjudices, "la ville de Moirans a été moins touchée", explique Gérard Simonet. Concernant les voitures de particuliers incendiées, "je veillerai à ce que les fonds complémentaires [promis par Manuels Valls] puissent être bien utilisés" assure-t-il.
Comment "refermer la plaie" ?
Un an après les émeutes, Moirans est-elle apaisée aujourd'hui ? "Ca va être un travail de longue haleine", répond Gérard Simonet. "Il me reste trois ans et demi de mandat, je vais utiliser ces trois ans et demi pour essayer de tout faire pour apaiser les tensions. [...] Je suis médecin, on va essayer de faire refermer la plaie."
La population de gens du voyage installée à Moirans est sédentaire, explique le maire. "Je les connais depuis trente ans, c'est des moirannais ces gens-là. Donc, que ça plaise à certains ou pas, il va falloir qu'on fasse tout pour trouver une solution apaisante".
Interview menée par Pauline Alleau.
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