Une bonne partie de l'après-midi place Saint-Jean à Lyon, les militants de Greenpeace seront là pour sensibiliser les personnes habitants non loin de centrales nucléaires. En ligne de mire : les "anomalies" dans les centrales françaises, mises au jour par le gendarme du nucléaire, l'ASM.
C'est pour eux une mission essentielle : attirer l'attention du public sur les risques liés à la proximité d'une centrale nucléaire. D'autant qu'à l'heure du "scandale des anomalies", le dossier risque nucléaire est plus que jamais sur la table.
Le 18 octobre dernier, le gendarme du nucléaire (ASN) a sommé EDF d'arrêter sous 3 mois et pour contrôles approfondis 5 réacteurs -dont 2 sur la centrale du Tricastin- (en plus des 12 actuellement arrêtés pour des contrôles plannifiés) pour des risques liés au "fonds primaires". Ces fonds sont des pièces en acier à fort taux de carbones présentent sur certains générateurs de vapeur et qui, selon l'ASN, pourrait ne pas être aussi solide que prévu. Selon l'association sortir du nucléaire, cette anomalie constitue un risque permanent de rupture brutale qui conduirait à une perte de réfrigérant du réacteur puis à un accident grave (voir encadré).
"Risques pour tous"
Pour Bertrand Nouvelot, référent nucléaire pour le groupe Greenpeace Lyon, "si l'on utilise le critère de contamination de Tchernobyl, à savoir 300 km pollués autour du lieu d'un accident majeur, c'est toute la population française qui est concernée par le rsique nucléaire." D'où la sensibilisation aujourd'hui à Lyon et dans 15 grandes villes de France.
L’Autorité de sureté nuclaire (ASN) prescrit la réalisation sous trois mois de contrôles sur les générateurs de vapeur de cinq réacteurs d’EDF dont deux dans la centrale du Tricastin
L’ASN a prescrit à EDF de réaliser, sous trois mois (à compté du 18 octobre 2016) , des contrôles complémentaires sur certains fonds primaires de générateurs de vapeur de 5 de ses réacteurs dont l’acier est affecté par une concentration élevée en carbone. La réalisation de ces contrôles nécessitera la mise à l’arrêt des réacteurs concernés.
Les analyses menées à la demande de l’ASN par EDF depuis 2015 concluent que certains fonds primaires de générateurs de vapeur, fabriqués par Areva Creusot Forge ou JCFC , présentent une zone de concentration importante en carbone pouvant conduire à des propriétés mécaniques plus faibles qu’attendu. Ces générateurs de vapeur équipent 18 réacteurs de 900 ou 1450 MWe. Parmi ces réacteurs, 12 sont équipés de fonds primaires fabriqués par JCFC susceptibles de présenter une concentration en carbone particulièrement élevée.
EDF a apporté à l’ASN des éléments visant à justifier la sûreté du fonctionnement des 12 réacteurs concernés. À la suite de l’analyse menée avec l’appui de l’IRSN et après échanges techniques avec EDF, l’ASN a conclu qu’il convient de réaliser des contrôles complémentaires sous trois mois, sans attendre les arrêts programmés des réacteurs pour renouvellement du combustible. Ces contrôles visent à vérifier si chacun des fonds primaires concernés s’inscrit dans les hypothèses du dossier transmis par EDF.
Ces contrôles ont été réalisés ou sont en cours pour 7 des 12 réacteurs concernés [3] , à l’occasion d’arrêts programmés. EDF a confirmé qu’elle réalisera ces contrôles sur les 5 autres réacteurs sous trois mois. L’ASN a pris ce jour une décision prescrivant la réalisation des contrôles sur ces réacteurs :
Centrale nucléaire de Civaux, réacteur 1 ;
Centrale nucléaire de Fessenheim, réacteur 1 ;
Centrale nucléaire de Gravelines, réacteur 4 ;
Centrale nucléaire du Tricastin, réacteurs 2 et 4.