Quelques éleveurs de Haute-Loire ont manifesté ce matin devant la préfecture au Puy-en-Velay. Symboliquement, ils ont parqué des veaux invendus devant les grilles du bâtiment pour exprimer leur colère.
Initialement, cette manifestation agricole était prévue pour dénoncer la fermeture des frontières de l’Espagne qui a durci depuis le début de l’année ses conditions d’importation d’animaux issus des zones touchées par la fièvre catarrhale ovine (FCO).
Un accord a été trouvé hier en fin de journée qui va permettre de reprendre les exportations, mais les éleveurs, inquiets et confrontés à la chute des cours, ont maintenu leur rendez-vous devant la préfecture.
En Haute-Loire, près de 30% des veaux nés dans les exploitations sont destinés à l’Espagne, premier marché extérieur pour cette filière.
Anthony Fayolle, président des Jeunes Agriculteurs du département, explique la situation : « le problème avec l’Espagne n’a été réglé que partiellement. Nous dénonçons le fait que nos animaux n’ont plus de valeur parce que l’Etat n’a pas pris ses responsabilités au moment voulu, ce qui a entraîné l’effondrement des cours au 1er janvier. Certes, nos veaux pourront de nouveau être vendus en Espagne, mais on ne sait pas combien de temps cela va durer, ni ce que l’on aura au bout de cette période ».
"Un manque à gagner énorme"
François Becamel, installé à Chaspuzac en Haute-Loire, est touché de plein fouet : « Mes veaux de race montbelliarde se vendaient 400 euros avant la crise de la FCO, aujourd’hui, ils ne valent plus que 120 euros, c’est un manque à gagner énorme ! On ne sait plus si on va arriver à vivre de nos exploitations ! ».De son côté, la préfecture de Haute-Loire, a fait savoir que 10 000 doses de vaccin contre la fièvre catarrhale sont disponibles immédiatement pour vacciner 5000 vaches laitières dans le département.
« C’est insuffisant, il y a de 50 à 80 000 vaches laitières à vacciner en Haute-Loire », fait remarquer le directeur du Groupement de Défense Sanitaire, une association professionnelle agricole, qui précise qu’actuellement aucune laitière n’a été vaccinée, puisque les vaccins ont été destinés en priorité aux broutards destinés à l’exportation (des animaux de 10 mois à un an).
Fin février, d’autres doses de vaccin contre la FCO seront mises à disposition des éleveurs, informe la préfecture, vaccins pris en charge par l’Etat. L’administration rajoute que « la vaccination est la seule stratégie durable pour protéger les troupeaux de la maladie et pour commercialiser les animaux ».
Plusieurs cas de fièvre catarrhale ovine ont été découverts en septembre dernier, dans l’Allier puis d’autres départements, entraînant la mise en place de zones de protection pour éviter la contamination des exploitations.
Rappelons que cette maladie animale n’est pas transmissible à l’homme.