Pendant que leurs collègues empêchent l'accès à la centrale d'achat d'une grande surface à Saint-Quentin-Fallavier, les agriculteurs de la coopérative Vercors-Lait maintiennent leur actvité. Certains agrandissent même leur ferme.
En 2003, une soixantaine d'agriculteurs se regroupait dans le Vercors pour concurrencer les grands groupes et gérer leurs produits "de A à Z, de la production à la commercialisation". L'association décrit son projet comme une "aventure humaine".
Respecter l'environnement et le bien-être animal
Le groupement souhaite "maintenir et développer une activité laitière et fromagère sur un territoire de montagne.Transmettre son savoir-faire et faire découvrir des produits du terroir de qualité. Et privilégier une agriculture extensive, douce et raisonnée, respectueuse de l'environnement et du bien-être animal." Ainsi, ils disent contrôler "les lieux de pâture et la nourriture donnée aux bêtes, qui est à 80% issue de la production locale"."On a décidé de prendre notre destinée en mains et de faire de la gestion directe. On a racheté la laiterie à un grand groupe. C'était une première pour une petite coopérative", précise Paul Faure Producteur, président de la coopérative Vercors Lait. L'audace de l'éleveur il y a maintenant 13 ans a été payante, puisque aujourd'hui son lait se vend 385€ la tonne contre les 315€ du reste du département.
Reportage Tiphaine Honoré et Vincent Habran
Intervenants : Paul Faure, producteur, président de la coopérative Vercors Lait; Philippe Guilloud, directeur de la coopérative Vercors Lait
Un lait "AOP"
Une fois collecté, le précieux nectar de Paul Faure est ensuite transformé, en fromage AOP. Une dénomination que l'on peut obtenir à deux conditions: les vaches doivent être au pâturage la moitié de l'année et le fromage affiné pendant 21 jours. "Toutes les étapes sont faites de façon manuelle. Le moulage, les retournements, le salage, la mise sur grille, le piquage", explique Gaelle Vallois, responsable exploitation et qualité à Vercors Lait.Le client cherche de plus en plus "la qualité" et pour lui, il s'avère parfois "plus intéressant" d'acheter des produits du terroirs. Chaque année près de 600 tonnes de fromages AOP sont vendues par la coopérative. Si cela semble une bonne manière d'être moins dépendant des centrales d'achats, pour les éleveurs, il ne s'agit pas d'une solution miracle pour sortir de la crise du lait.