Il était incarcéré depuis cet été pour avoir décapité son employeur à Saint-Quentin-Fallavier et attaqué un site gazier. Yassin Salhi s'est suicidé dans sa cellule du quartier d'isolement de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis.
Yassin Salhi s'est suicidé mardi soir dans sa cellule de la prison de Fleury-Mérogis. Le détenu n'avait pas été repéré comme suicidaire, a-t-on précisé de même source. Selon une source pénitentiaire, Yassin Salhi s'est pendu
avec un câble électrique aux barreaux de sa cellule. Il est décédé à 21H15. Ce chauffeur-livreur de 35 ans avait été placé en détention provisoire fin juin 2015 à la suite de l'attentat perpétré à Saint-Quentin-Fallavier (Isère), après
avoir été mis en examen notamment pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste, enlèvement et séquestration en vue de préparer un assassinat, destruction ou dégradation et violences volontaires.
A l'inverse d'un Mohamed Merah, des frères Kouachi, d'Amédy Coulibaly ou des jihadistes qui ont frappé Paris en novembre, Salhi a toujours contesté en garde à vue toute motivation islamiste, invoquant un différend professionnel avec son patron.
Mais pour la justice, le patron de son entreprise de transport, Hervé Cornara, qu'il a avoué avoir tué, était bien une victime du terrorisme islamiste.
Au siège de Colicom, il avait chargé son utilitaire de bouteilles de gaz en vue d'une livraison puis attendu son employeur Hervé Cornara, avec lequel il avait eu une vive altercation deux jours plus tôt pour une palette renversée.
Il avait fait monter son patron dans son véhicule puis l'avait assommé avant de l'étrangler. Il s'était ensuite dirigé vers l'usine de gaz industriels Air Products. Une fois sur place, il avait décapité sa victime avec son couteau. Il avait ensuite pénétré sur le site où on lui avait ouvert la porte sans formalité car il était connu du personnel pour ses livraisons.
Selon les enquêteurs, il aurait alors sorti la tête de Cornora pour la fixer sur un grillage, parachevant sa mise en scène macabre en accrochant à proximité deux drapeaux frappés de la "chahada", la profession de foi musulmane.
Après avoir pris des photos, il les avait envoyées à un ami parti combattre en Syrie, dont un selfie dans lequel il avait posé auprès de la victime. Puis il avait repris son utilitaire et était entré en collision avec des bouteilles de gaz, provoquant
un explosion avant d'être maîtrisé par des pompiers arrivés rapidement sur place
et auxquels il avait lancé: "Allah Akbar".