Le mouvement de grève lancé ce jeudi 13 janvier 2022 dans l’Education nationale par les syndicats, lassés des protocoles successifs et des tests à répétition, s’annonce très suivi. Pour les parents, c’est un jeudi noir qui se profile. Que faire des enfants ? Petit tour d’horizon des possibles.
Dur, dur d’être parents en période Covid. Avec le nombre de contaminations au variant Omicron qui explose, les protocoles successifs et autres tests à répétition mis en place pour maintenir coûte que coûte les écoles ouvertes, les parents d’enfants scolarisés jonglent encore plus que d’habitude.
Annoncée comme très suivie, la journée de grève nationale prévue ce jeudi 13 janvier dans les écoles vient en rajouter une louche. Ceux qui n’ont pas la chance d’avoir des grands-parents à proximité feront peut-être le choix de poser une journée de congé, d’autres préfèreront télé-travailler avec les enfants dans les parages. Ce qui est certain, c’est que le casse-tête continue.
Matin et soir, le périscolaire assuré à Strasbourg
Strasbourg compte 113 écoles : 52 maternelles et 55 élémentaires qui rassemblent 25.000 enfants. Parmi eux, 12.000 prennent leur repas à la cantine. Hülliya Turan, adjointe à la Ville en charge de l’éducation et de l’enfance, est pragmatique : "Au vu des remontées de terrain, on se prépare à une grève très suivie".
"L’ensemble du service de midi sera à l’arrêt" : en clair, il n’y aura aucun repas servi dans les cantines, dont le personnel est déjà par ailleurs très impacté par les contaminations au Covid. Seuls les enfants de soignants et des personnes prioritaires luttant contre la pandémie (pharmaciens, biologistes, etc) pourront déjeuner sur place, à condition d’avoir cours et un repas tiré du sac.
Au niveau du périscolaire, l’accueil du matin et du soir sera assuré "dans la mesure du possible. Les familles seront directement informées par courriel ou SMS par les personnels de l’établissement fréquenté par leurs enfants", précise Hülliya Turan.
Service minimum d'accueil assuré à Sélestat
La Ville de Sélestat se prépare elle aussi; Elle rassemble 1.600 élèves répartis entre cinq écoles maternelles et quatre élémentaires.
A la veille de cette journée de grève, Grégory Frantz, directeur de la communication de la municipalité, fait les comptes : "Pour l’instant, on sait que 6 écoles sur 9 seront impactées par la grève. On recense 43% de grévistes, soit un peu moins d’un enseignant sur deux. On est très en-dessous des 75% des grévistes annoncés sur le plan national".
La mairie met en place le service minium d’accueil : les enfants, dont l’enseignant est gréviste, pourront être accueillis par des Atsems et des agents communaux pendant tout le temps scolaire. Sur inscription préalable des parents auprès du service éducation, un repas leur sera servi à la pause méridienne. Ce mercredi 12 janvier en fin de journée, ils étaient 30 à être inscrits.
La demande de babysitting explose
Le mouvement de grève entraîne d'autres conséquences auprès des agences de service à la personne. Chez Babychou Services, par exemple, qui dispose de deux antennes dans le centre de Strasbourg, le téléphone n’arrête pas de sonner. Spécialisée dans le babysitting e la garde d’enfants de 0 à 12 ans, sa directrice, Fanny Ely, reconnait "être un peu dans le rush : depuis hier, on a beaucoup plus d’appels. Les parents essaient de trouver des solutions de garde pour faire face au mouvement de grève dans les écoles".
Particularité : une demande d’amplitude inhabituelle. "La plupart des familles nous sollicite sur des temps de périscolaires. En temps normal, on a beaucoup de contrats sur du 16h-18h. Avec cette grève, cumulée à la fermeture de certaines cantines scolaires sur Strasbourg, nous réceptionnons des demandes pour des enfants à prendre en charge dès midi et jusqu’au soir".
Et pour cause, les parents sont contraints de jongler en permanence entre pose de congés, télétravail et horaires décalées pour pallier les aléas du contexte sanitaire dans les écoles : "Certains gardent leurs enfants à la maison jusqu’à la mi-journée et partent travailler jusqu’au soir. Les créneaux de garde évoluent avec : nous avons beaucoup de demandes pour du 17h-20h par exemple".
Parmi ses 160 intervenants réguliers dont la moyenne d’âge est de 25 ans, Babychou peut compter sur une cinquantaine de "pompiers de service" : "Ces personnes sont prêtes à dépanner en cas de problème du jour au lendemain". Cela permet une certaine réactivité, mais cela ne suffit presque plus. Babychou peine à faire face à toutes les sollicitations : "On a beau être en période Covid, on recrute !" Fanny Ely est à la recherche d’une cinquantaine de personnes supplémentaires.