Le centre commercial bayeusain est fermé ce samedi, jour de courses pour de nombreuses familles. Les agriculteurs bloquent le site depuis le début de la matinée. La mobilisation agricole sur la question des prix touche tout l'ouest.
Les jours passent et la colère ne cesse de monter dans le monde agricole. "Ça fait trois semaines qu'on est sur le terrain, je ne sais pas ce qu'il faut, là on est pacifiste mais si il faut tout casser....je ne sais pas, faut nous dire", déplore Samuel Biderre du syndicat des Jeunes Agriculteurs du Calvados. Une petite dizaine de tracteurs équipés de remorques pleines de déchets (fumier, terre, gravats, pneus) stationnent depuis le début de la matinée devant les voies d'accès au centre Leclerc de Bayeux. Le responsable du magasin a dû fermer son établissement toute la journée.
Avec cette action, les producteurs laitiers et producteurs de viande du Bessin présents ce samedi espèrent enfin passer leur message. "C'est Leclerc qu'on entend le plus dans les médias, celui qui a le plus d'impact. On l'entend assez souvent et là on aimerait bien qu'il s'exprime sur des engagements pour maintenir l'élevage". Une quarantaine de personnes participent à cette action dans la capitale du Bessin.
Mobilisation dans tout l'ouest
D'autres grandes surfaces ont été visées ce samedi par les éleveurs de la région, et notamment dans l'Orne à Vimoutiers, Alençon, La Ferté Macé ou Tinchebray. Selon nos confrères de Ouest-France, la mobilisation des éleveurs ce samedi s'étend sur tout l'ouest de la France comme le blocage de la caravane publicitaire Carrefour du Tour de France en Bretagne. La veille, c'est la caravane Cochonou qui n'avait pas participé à la 7e étape au départ de Livarot par peur des heurts avec les agriculteurs.Les éleveurs attendent toujours la hausse des prix tant espérée. Ainsi, cette semaine, celui de la viande bovine a pris 2 centimes, loin des 5 centimes attendus par les producteurs. "Ça fait des mois qu'on travaille en-dessous de nos coûts de production", explique Samuel Biderre, éleveur laitier, "On a beau être les premiers producteurs de matière en France, ce qui nourrit les Français, on est les derniers au bout de la chaîne à se partager les marges". Des marges réduites à l'état de miettes selon eux. "S'il n'y a aucun réel changement d'ici l'automne, je pense qu'au niveau social ce sera dramatique".