C'est l'une des conséquenses inattendues de l'érosion du littoral : dans le havre de la Vanlée, sur la côte ouest du Cotentin, la mer a mis au jour un ancien dépotoir qui avait été enfoui sous le sable. Voilà qui fait désordre dans ce site naturel classé Natura 2000...
(Mise à jour : Lingreville, l'Etat décide d'agir : à lire en cliquant ICI)
Une ancienne décharge sauvage qui réapparaît à chaque tempête
L'endroit est connu, identifié, repertorié. C'était avant le ramassage systématique des ordures, bien avant le recyclage, à une époque où il n'était pas encore question de tri sélectif : les anciens se souviennent que c'est ici que finissaient les rebus, les encombrants, les bidons, les plastiques. La décharge portait même un petit nom significatif : le Samaritaine, parce qu'on y trouvait de tout. "A l'époque, la décharge se trouvait à l'intérieur des terres, protégée par la dune", explique Jean-Benoit Rault, le maire de Lingreville. Et puis, petit à petit, tel un chat, le vent l'a pudiquement recouverte de sable.Des travaux de dépollution suspendus à un financement qui ne vient pas
Mais depuis quelques années, à cet endroit, la dune recule en moyenne de deux mètres chaque année. Les dernières grandes marées ont fini par atteindre le dépotoir, et la décharge se rappelle à notre bon souvenir. Les restes de sacs plastiques volent au vent quand la mer ne les emporte pas. Et il y a urgence : si rien n'est fait, la mer finira par atteindre le coeur de la décharge où les ordures s'empilent sur quatre mètres d'épaisseur. Des travaux ont bien été envisagés, les autorisations nécessaires ont été délivrées. Ils auraient même du être engagés cette année. Mais personnes ne se bouscule pour régler la note. La reprise des déchets va coûter 900 000 euros...Reportage de Sylvain Rouil et Claude Leloche :
A Lingreville, sur la côte ouest de la Manche, une partie du Havre de la Vanlée est jonchée de détritus. Ce site classé Natura 2000 voit resurgir à chaque tempête les résidus d'une ancienne décharge sauvage. Cela fait 20 ans que ça dure et rien ne change faute de financement.
intervenants : Jean-Benoît Rault, maire de Lingreville; Philippe Burgevin, conservatoire du littoral Manche Ouest; Isabelle Bureau, Chef du service patrimoine au conservatoire du littoral