Rachid Nekkaz s'est fait une spécialité: payer les amendes des femmes portant le voile intégral. Le gouvernement a fait voter vendredi dernier un amendement visant à interdire cette pratique. L'homme d'affaire algérien est venu ce lundi défier le ministre de l'Intérieur dans son fief, Cherbourg.
Il a payé ce lundi matin à Cherbourg "sa" 1673e amende pour port du niqab. Depuis 2010 et la loi "interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public", le port du voile intégral en France est puni d'une amende pouvant aller jusqu'à 150 euros. L'homme d'affaire algérien Rachid Nekkaz (né en France, il a abandonné la nationalité française en 2013) s'est fait une spécialité de payer lui-même ces amendes dans toute la France, comme à Toul vendredi dernier où il a été pris à partie par Nadine Morano.
Police et renseignements territoriaux (les ex-RG) étaient présents en nombre ce lundi matin devant le Trésor public de Cherbourg pour la venue de Rachid Nekkaz. Présents également en nombre, selon notre équipe sur place, des soutiens de l'homme d'affaire algérien. Ce dernier affirme être personnellement opposé au port du niqab mais entend mener un combat au nom "respect des libertés fondamentales". Nos confrères du Figaro, qui lui ont consacré un long portrait, indique que "Rachid Nekkaz semble s'être fait une spécialité des causes farfelues et hétéroclites".
L'homme semble aimer la provocation et a donc décidé de se rendre à Cherbourg, ancien fief électoral de l'actuel ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Vendredi dernier, le gouvernement a fait voter au Sénat un amendement (au projet de loi "Egalité et Citoyenneté) visant à interdire le paiement d'une amende par un tiers "pour permettre de sanctionner ce genre de pratiques".
Interview réalisée par Sylvain Rouil et Claude Leloche
Initailement, il devait se rendre dans le Nord-Cotentin mardi dernier. Mais ce voyage a dû être annulé à la dernière minute en raison d'une interpellation à la gare Saint-Lazarre (confirmée par une source policière). Rachid Nekkaz affirme avoir été interpellé par 11 policiers et avoir été placé en garde à vue pendant 11 heures, la semaine dernière, pour avoir organisé des manifestations non conformes.