Le parquet n'a pas voulu retenir la légitime défense. Il requiert deux ans de prison dont un an ferme. Le ministère public a aussi requis trois ans de prison dont 18 mois ferme contre les deux cambrioleurs présumés blessés par les tirs de Pascal Rauber le 24 juin 2013 à Saint-Julien sur Sarthe.
Il avait toujours dit avoir prévenu les gendarmes avant de se rendre à son magasin de Saint-Julien-sur-Sarthe où l’alarme s’était déclenchée. A l'audience, Pascal Rauber admet s'être d'abord rendu sur place, armé de son fusil de chasse. A 2h48 du matin, il tombe sur la voiture des malfaiteurs qui fait demi-tour sur le parking avant de rouler dans sa direction.
Devant les juges, le commerçant réitère sa version : il voulait tirer sur les roues du véhicule pour l’arrêter. Pascal Rauber dit avoir trébuché. C’est à cet instant que les coups de feu seraient partis. Combien ? « Deux » maintient Pascal Rauber. Une expertise judiciaire évoque « trois directions de tirs ». Or, ces trois coups de feu impliqueraient que le tireur ait du recharger son arme.
Ce n’est qu’après cet épisode que Pascal Rauber a prévenu son épouse, qui a téléphoné aux gendarmes. « Je me suis rendu compte tout de suite de la gravité de la situation. Et je pensais avoir tiré à côté de la voiture » plaide Pascal Rauber qui dans un premier temps n’a pas signalé les coups de feu aux gendarmes arrivés sur place.
La fuite des deux principaux prévenus poursuivis pour tentatives s’est arrêtée à l’hôpital de Dreux où ils sont allés de faire soigner : Cyril Legeai est sérieusement blessé au visage, Hadama Samassa est légèrement atteint au Thorax. A l’audience ils reconnaissent avoir voulu cambrioler le magasin. Le parquet a requis des peines de trois ans de prison dont 18 mois fermes. Il a aussi demandé deux ans de prison dont un an ferme à l’encontre d’un troisième prévenu, absent à l’audience, qui a toujours nié son implication.
L’avocat de Pascal Rauber plaide la légitime défense, hypothèse que le parquet écarte fermement, en soulignant les « mensonges par omission» du commerçant. La vice procureure dit entendre « le sentiment d’injustice du commerçant », mais « on ne peut pas se faire justice soi-même » conclue-t-elle. La décision du tribunal est attendue dans la soirée.