Un religieux a été condamné, lundi 12 novembre 2012, pour agression sexuelle sur un lycéen de 17 ans. L'homme a déjà été condamné pour des faits similaires sur un garçon de douze ans.
Le frère Luigi, moine (non ordonné prêtre) mexicain de 42 ans appartient à la Confrérie des Frères Saint-Jean. Il comparaissait devant le tribunal correctionnel de Mâcon pour avoir agressé sexuellement un mineur rencontré à Cluny, en Saône-et-Loire, le 25 mai 2011. Il l'avait enivré et emmené dans une chambre d'hôtel. Au moment des faits, le moine était sous contrôle judiciaire et avait l'interdiction de sortir de l'abbaye de Fley, à une trentaine de kilomètres de Cluny, où il résidait en attendant son premier procès - qui s'est tenu en février 2012 à Angoulême - pour agressions sexuelles sur un garçon de 12 ans. Condamné à 18 mois de prison avec sursis dans cette affaire, et bien qu'ayant toujours nié les faits, il n'avait pas fait appel.Lundi à Mâcon, le frère Luigi a également nié toute agression. "Toutes les fois où je suis allé à Cluny, c'était pour passer un bon moment, boire un verre, parler de tout et de rien...", a-t-il expliqué. Aux hommes qu'il abordait et à qui il offrait un verre, il se présentait comme un médecin du sport en année sabbatique. "Dès la première bière, j'ai ressenti un état euphorique", a raconté le lycéen lors de l'audience, persuadé que le moine a drogué sa boisson, ce que les analyses n'ont pas démontré.
Malgré les dénégations de son client, Me Isabelle Quoizola n'a pas tenté de démontrer l'absence de culpabilité : "Je l'ai prévenu que je ne plaiderai pas la relaxe et il ne m'a pas retiré mon mandat. On peut voir dans son déni une impossibilité de concevoir ou reconnaître de pouvoir être coupable de quoi que ce soit".
"La Communauté Saint-Jean tient à exprimer sa profonde consternation et sa réprobation la plus nette à l'égard des comportements de ce frère, qui sont gravement blessants pour les victimes", a réagi la congrégation dans un communiqué. "La Communauté continue ses efforts de sensibilisation des frères sur ce sujet, avec l'aide de spécialistes compétents. De nombreux parents confient leurs enfants aux frères pour diverses activités, ils doivent être assurés que nous leur offrons un cadre sécurisé", conclut-elle. Le parquet avait requis trois ans de prison ferme dont 15 mois avec sursis.