L'ambroisie, plante très allergisante, continue sa progression en France et notamment en Bourgogne. Son coût pour l'assurance maladie et pour l'agriculture est évalué à plusieurs millions d'euros par an.
La progression de l'ambroisie commence à inquiéter de nombreux acteurs, en raison de son coût pour le monde agricole et la Sécurité sociale. C'est ce qu'a souligné le comité parlementaire de suivi du risque ambroisie lors d'une réunion d'information organisée à l'Assemblée nationale mardi 27 novembre 2012.La région Rhône-Alpes est la plus touchée. Environ 10 à 12% de la population de la région Rhône-Alpes souffrent d'allergies à l'ambroisie. Le coût pour les caisses d'assurance maladie de la région est évalué entre 15 et 20 millions d'euros par an et les pertes annuelles pour les agriculteurs à 10 millions d'euros.
Mais, le sud-est de la France, la Bretagne, le Poitou-Charente, les Pays de Loire et surtout la Bourgogne et la Franche-Comté ont annoncé avoir atteint cet été des pics d'allergies à l'ambroisie jusqu'alors inconnus. L'ambroisie s'est installée en Saône-et-Loire et dans la Nièvre depuis un siècle. Elle est aussi présente en Côte d'Or et dans l'Yonne.
Selon Michel Thibaudon, responsable du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), les allergies à l'ambroisie frappent actuellement 1,2 million de personnes en France, dont un million dans la seule région Rhône-Alpes. Les personnes touchées sont traitées par des antihistaminiques ou des cures de désensibilisation.
Cette plante originaire d'Amérique du nord a envahi progressivement une grande partie de la région Rhône-Alpes. Elle a colonisé une partie non négligeable des terres agricoles, malgré des arrêtés préfectoraux obligeant en théorie les agriculteurs à les arracher. Mais, alors qu'on ne parlait jusqu'à présent que de l'ambroisie à feuille d'armoise, la variété la plus répandue, l'Observatoire de l'ambroisie a décidé de mettre également l'accent sur deux autres variétés, l'ambroisie trifide et l'ambroisie à épis-lisses, présentes depuis plusieurs années, mais pour lesquelles ils n'existe pour l'instant aucune mesure de l'impact sanitaire.
Le comité parlementaire de suivi a également annoncé qu'il déposerait prochainement une proposition de loi consacrée à la lutte et à la surveillance de l'ambroisie, qui dépendent pour l'instant uniquement du bon vouloir des acteurs locaux.
DIJO_1741120_030920121101_F3
Reportage dans la Nièvre de Murielle Rousselin et Yoann Etienne (06/09/2012) :
- Quentin Martinez, ingénieur d'études INRA et Animateur de l'Observatoire de l'ambroisie
- Gilles Oliver, technicien du RNSA (Réseau National de Surveillance Aérobiologique)
- André Segyo, allergologue
- Carolyne Goin, ingénieur du génie sanitaire, ARS (Agence Régionale de Santé)