Son départ a été aussi brutal qu'inattendu. Dimanche, Chalon officialisait la séparation "à l'amiable" avec son jeune intérieur Joffrey Lauvergne. 3 jours plus tard, le joueur signe à Valence pour une pige d'un mois.
Dans un communiqué de presse, le président de l'Elan Chalon annonçait ce dimanche 25 novembre 2012 le départ du club de Joffrey Lauvergne (2m10, 21 ans). Une information attendue, puisque le joueur ne s'était pas présenté aux entraînements depuis le vendredi précédent. Ce mercredi 28 novembre, le joueur signe en Espagne, à Valence, pour une pige médicale d'un mois. Il remplacera là-bas le pivot ukrainien Serhiy Lishchuk, blessé. Valence est un très bon club du championnat espagnol (actuellement 2e du classement de la Liga ACB avec un bilan de 7 victoires et 2 défaites), dans lequel évolue un cadre de l'équipe de France, Florent Pietrus. Ce sera la première expérience de Lauvergne à l'étranger, après 3 saisons passées dans l'effectif professionnel de l'Elan Chalon.
Un départ précipité ?
Mais le flou demeure sur les raisons véritables de ce départ soudain d'un joueur important, à ce moment de la saison. Au lendemain de la défaite de l'Elan face à Berlin, presque synonyme d'élimination de la prestigieuse Euroligue, le club a invoqué la déception légitime de Joffrey Lauvergne, et son envie de découvrir un autre championnat. Mais une rumeur sur Internet faisait quant à elle référence à une "altercation" dans le vestiaire après cette défaite décisive. Altercation démentie fermement par le président Juillot dans les colonnes du Journal de Saône-et-Loire. Dans son communiqué, le président justifiait le départ de Lauvergne par la volonté de "donner plus de temps de jeu aux jeunes du club qui seront aussi là la saison prochaine, et pour Joffrey de tester ses qualités dans un autre championnat". Si la découverte du championnat espagnol (l'un des plus relevés en Europe) peut se comprendre pour Lauvergne, en revanche, laisser partir un joueur de 21 ans pour faire de la place aux jeunes, c'est un argument pour le moins étrange.
D'autre part, si Valence est un club de haut niveau, il ne dispute pas l'Euroleague, mais seulement la deuxième compétition continentale, l'Eurocup. Et Joffrey Lauvergne ne signe pas jusqu'à la fin de la saison, mais seulement pour un remplacement de quelques matches. Il semble donc peu probable que cette seule perspective (intéressante, mais certainement pas l'opportunité du siècle) ait pu convaincre le joueur de couper les ponts avec son club formateur, qui a misé sur lui il y a 3 ans, du jour au lendemain.
Enfin, mardi 27 novembre, sur le réseau social Twitter, le journaliste sportif du Parisien Bertrand-Régis Louvet s'est fendu d'un gazouillis intrigant, qui a semé un peu plus le doute sur les circonstances du départ de Joffrey Lauvergne : "L'affaire Chalon-Lauvergne me semble à dormir debout. Si la "vérité vraie" sort, certains pourraient tomber de leur chaise...".
Pour l'heure, le joueur concerné ne s'est pas exprimé. Et une chose est sûre, l'affaire en question n'a pas eu l'air de perturber l'équipe sur le plan sportif. Lundi 24 novembre au soir, l'Elan a brillamment remporté son match au Mans, leader de Pro A, sur un score large (80 à 66). Mieux, au cours de la partie, les sourires affichés par Ilian Evtimov ou Jordan Aboudou reflétaient plutôt le bonheur d'une équipe qui retrouvait toutes ses sensations. L'entraîneur Gregor Beugnot s'est d'ailleurs félicité de ce plaisir affiché, en conférence de presse après la rencontre. Seule une petite phrase, sortie de la bouche du meneur Steed Tchicamboud au micro de Sport+ (qualifiant le départ de son coéquipier de "pseudo-affaire") a surpris.
Dans l'effectif chalonnais, Joffrey Lauvergne ne sera pas remplacé. C'est le jeune espoir Clint Capela (18 ans) qui prendra sa place dans le groupe. Mais lundi au Mans, le Suisse n'a pas joué, puisqu'Ilian Evtimov a disputé l'ensemble de la rencontre.