La mobilisation du collectif dijonnais pour les demandeurs d'asile porte ses fruits. La préfecture va ouvrir un centre d'hébergement dans les locaux de l'hôpital général, rue de l'Arquebuse, à Dijon.
La nouvelle a été annoncée par Paul Garrigues, membre de la Ligue des droits de l'homme de Côte d'Or mercredi 12 décembre 2012. Mais, il y a un certain nombre de conditions. Ce centre sera ouvert uniquement pour la nuit. Les personnes abritées devront quitter les lieux à 8 h le matin. Pour savoir si elles pourront y revenir le soir suivant, elles devront consulter les prévisions de Météo France. En effet, les locaux seront ouverts tant que les températures resteront à – 5 degrés et au-dessous. Mais, dès que le thermomètre remontera, le centre d'accueil fermera ses portes.
Cette décision intervient alors que mardi 10 décembre la préfecture a été condamnée par le tribunal administratif de Dijon à loger 2 familles de demandeurs d'asile dans les 24h. C'est déjà fait pour une des familles - une mère de famille nigériane enceinte et son enfant ont été relogés dans un hôtel. Cela devrait l'être bientôt pour l'autre famille : un couple d'Albanais et leurs trois enfants.
Le collectif dijonnais pour les demandeurs d'asile avait organisé une conférence de presse, lundi 10 décembre 2012, pour dénoncer le plan "grand froid" mis en place par la préfecture de Côte d'Or. L'arrêté préfectoral prévoyait initialement que les demandeurs d'asile seraient hébergés dans le dispositif Accueil Hébergement Insertion pendant les périodes de grand froid (niveau 2). Or, ce niveau 2 n'est activé qu'à partir d'une température égale ou inférieure à -10°.
Le dispositif d’hébergement d’urgence en Côte d’Or est "embolisé"
Le dispositif d’hébergement d’urgence en Côte d’Or est engorgé "avant même qu’une période de grand froid ne se soit installée sur le département", explique la préfecture. Cela est dû à "l’afflux de personnes sollicitant l’asile en France mais ne relevant pas ou plus du dispositif d’accueil des demandeurs d’asile, en particulier parce qu’ils ont été définitivement déboutés de leur demande et ont reçu une obligation de quitter le territoire". Ces personnes représentent les trois-quarts des sans-abri présents dans l’agglomération dijonnaise.
La préfecture indique aussi que l’accueil des demandeurs d’asile statutaires en Côte-d’Or représente 490 places en CADA et pré-CADA, ainsi que 164 000 nuitées d'hôtel en 2011. "478 places d'hôtel ont été mobilisées en 2012 au titre de l'hébergement d'urgence, ce qui représente un coût de l'hébergement d'urgence de 4 810 113 euros, auxquels s’ajoutent 3 204 635 euros au titre des CADA. Actuellement, il faut préciser que l'ensemble de ces places est occupé par des familles avec enfants et/ou personne(s) malade(s) et que les procédures judiciaires et médiatiques visant à obtenir la prise en charge d'une nouvelle famille conduisent à l'expulsion d'une famille en situation indue d'un des centres mais qui continuait d'y être hébergée pour raisons humanitaires", déclare encore la préfecture de Côte d'Or.
