Rythmes scolaires : la mise en place de la réforme est contestée

Vincent Peillon présentera son projet de loi en Conseil des ministres mercredi 23 janvier 2013. Une journée nationale de grève est prévue ce jour-là chez les enseignants. Des élus s'inquiètent aussi des conséquences de la réforme pour les communes.

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Tout le monde s'accorde sur le fait que la journée des écoliers français est trop chargée. Les cours sont concentrés sur un laps de temps trop court, ce qui ne favorise pas les apprentissages. Il faut donc revenir à la semaine de 4,5 jours, qui avait été abandonnée dans le primaire en 2008. Mais au moment de la mise en oeuvre, des résistances apparaissent en raison d'intérêts divergents (enseignants, parents, élus, associations...).

Une réunion d'information a été organisée samedi 19 janvier 2013 à Dijon, par Laurent Grandguillaume, député de la 1re circonscription de Côte d'Or. Il voulait échanger avec les maires qui se font du souci sur l'application de la future réforme. Leurs craintes portent notamment sur le coût et sur les modalités de mise en œuvre du projet :
-la demi-journée de travail qui s'ajoutera à la semaine de 4 jours sera placée le mercredi matin ou par dérogation le samedi matin. Que choisir ?
-cette demi-journée doit alléger le nombre d'heures de cours. Le problème est qu'il va falloir occuper les enfants avec des activités péri-scolaires pendant les 45 minutes gagnées les lundis, mardis, jeudis et vendredis. Et c'est là que les intérêts divergent. En effet, qui va s'occuper des enfants (enseignants, animateurs…) ? Qui va prendre en charge ces coûts supplémentaires (les écoles, les mairies, les parents…) ? Qui paiera et organisera le transport scolaire pour la demi-journée en plus ? Où trouvera-t-on le personnel compétent pour assurer ces activités péri-scolaires ?

Les inquiétudes sont d'autant plus grandes que le temps presse. En effet, la loi s'appliquera à la rentrée de septembre, à moins que les élus municipaux ou les présidents de regroupements scolaires (établissements publics de coopération intercommunale) demandent une dérogation pour 2014. Mais, pour cela, ils doivent se décider au plus tard le 8 février 2013.



"Un calendrier complètement irréaliste"

A droite, les élus ne ménagent pas leurs critiques. Ils estiment n'avoir pas assez d'éléments pour prendre des décisions et faire les bons choix. C'est le cas du maire de Talant qui n'est pas venu à la réunion d'information. Gilbert Menut, qui est aussi vice-président du Grand Dijon et vice-président du conseil général, déplore le fait d'être pris de court par une réforme "qui n'est ni financée, ni correctement préparée". De plus, il a le sentiment que tout est "déjà décidé et bouclé : les horaires, l’articulation des journées, le contenu des P.E.T. (projets éducatifs territoriaux)".

Laurent Grandguillaume, qui était accompagné du directeur de cabinet de la rectrice de l'académie de Dijon, a pris note de toutes les remarques et questions posées lors de cette réunion. Il apparaît que les petites communes rurales sont particulièrement impactées par le projet de réforme. Le député PS a assuré qu'il ferait remonter toutes ces informations au ministère de l'Education nationale. Au vu des problèmes soulevés, Laurent Grandguillaume lui-même estime qu'un délai supplémentaire serait le bienvenu.


Reportage de Pauline Ringenbach et Gabriel Talon

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