Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a réaffirmé avoir tout ignoré du compte caché à l'étranger de Jérôme Cahuzac jusqu'aux aveux de l'ex-ministre du Budget, lors d'une audition houleuse mercredi devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale.
Jusqu'au 2 avril, "je le dis sans ambiguité aucune: je ne savais rien de ce compte",
a déclaré M. Moscovici, répondant point par point aux mises en cause de l'opposition depuis le début du scandale, sur les démarches entreprises par Bercy après les révélations de Mediapart.
Le ministre a enjoint les députés à "ne pas céder à une sorte de réécriture du passé".
Lors des premières révélations de Mediapart le 4 décembre et le démenti formel de l'intéressé, "bien peu de voix mettant en cause la parole de Jérôme Cahuzac se sont levées, y compris sur les bancs de l'opposition", a-t-il souligné.
Défendant sa "démarche de transparence" dès le début de ce dossier, Pierre Moscovici a confirmé que le fisc avait envoyé le 14 décembre, à sa demande, un courrier à l'ancien ministre pour qu'il atteste s'il avait ou non un compte.
La convention fiscale avec la Suisse réclame que "les voies administratives nationales soient épuisées avant de demander l'entraide administrative", a souligné M. Moscovici.
"Un compte à rebours de 30 jours commence" comme le prévoit le code fiscal pour tout contribuable, a expliqué M. Moscovici. En l'absence de réponse, une demande d'entraide est adressée à la Suisse le 24 janvier.
"Notez la brièveté des délais!", a déclaré le ministre, reconnaissant avoir personnellement insisté à deux reprises, les 21 et 25 janvier, auprès de son homologue suisse Eveline Widmer-Schlumpf pour que la réponse soit très rapide. De fait, celle-ci arrive dès le 31 janvier.