Deux des neuf membres présumés d'un réseau de pédophilie sur internet ont comparu vendredi 7 juin 2013 à Dijon. Ils ont été condamnés à un an de prison ferme.
Deux des neuf individus identifiés par la cellule de cyber-criminalité de la gendarmerie de Dijon, ont fait l'objet d'une comparution immédiate le vendredi 7 juin 2013, devant le tribunal correctionnel. Les sept autres sont convoqués le 23 juillet 2013. Dans ce dossier qui a nécessité près d'un an d'enquête, neuf personnes ont été interpellées dans sept départements, mais aucune en Bourgogne.
Les deux hommes étaient poursuivis pour détention et mise en ligne de d'images à caractère pornographique mettant en scène des mineurs. Les deux prévenus sont connus des services de police.
"Dépendant à internet"
L'un d'eux âgé de 43 ans, marié et maître de conférences à l'université de Reims, a déjà été condamné pour des faits de même nature en 2005. Il lui est reproché d'avoir animé un blog pornographique, où ont été diffusées entre mars 2011 et juin 2012 une centaine d'images mettant en scène de jeunes filles mineures.L'universitaire a assuré au tribunal avoir eu "un mauvais jugement". "Je ne pensais pas que ces images représentaient des mineures", a-t-il ajouté, se disant "dépendant à internet".
A ses côtés, comparaissait un homme divorcé de 40 ans, employé de stockage, sous le coup d'une condamnation de 2010 pour le même délit. Lui aussi animait deux blogs, où les enquêteurs ont retrouvé au total environ 150 images pédopornographiques. "J'ai un gros problème en moi avec le sexe, j'en suis conscient", a-t-il reconnu.
"Le mythe de la Lolita"
L'avocat de la défense, Me Nicolas Panier, a mis en cause "le mythe de la lolita" véhiculé dans la société. Concernant le maître de conférences, il a plaidé son "problème pour définir les limites". Pour l'employé, Me Panier a décrit un homme "terriblement seul" pour qui "la seule chose qui éclaire un peu sa vie, c'est son ordinateur".La pédopornographie touche toutes les couches de la société
Le procureur Jean-Luc Chemin a requis 30 mois de prison ferme pour le maître de conférences et trois ans pour l'employé de stockage. Il a demandé pour les deux que leur peine soit accompagnée d'un suivi socio-judiciaire."La pédopornographie touche toutes les couches de la société", a-t-il relevé. Au regard des profils des deux hommes, le procureur a également estimé qu"en matière de pédopornographie, les mesures alternatives à l'emprisonnement ne sont pas efficaces".
Le tribunal a finalement condamné l'universitaire à deux ans de prison, dont un an avec sursis et mise à l'épreuve (SME). L'employé a écopé de trois ans de prison dont deux ans avec SME. Ils ont tous deux l'obligation de travailler et de se soigner.