Côte d’Or : la CGPME se range au côté des chasseurs, la FDSEA soutient le préfet

Le débat qui oppose les chasseurs à la préfecture de Côte d’Or s'anime chaque jour un peu plus.La CGPME (Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises) s’invite dans la discussion et défend les chasseurs, tandis que les agriculteurs soutiennent le préfet. 

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Que dit l'arrêté préfectoral ?

Une manifestation - organisée par la fédération départementale des chasseurs - aura lieu vendredi 18 octobre 2013, à 14 h. Les amateurs de chasse font pression pour obtenir l'annulation d’un arrêté préfectoral interdisant l'agrainage dans une partie du département. L’agrainage consiste à nourrir des animaux sauvages en mettant du grain ou d’autres aliments à leur disposition. Cette pratique entraîne de fortes augmentations de populations de la faune sauvage. Les sangliers sont particulièrement visés, car ils sont sont accusés, entre autres, de propager la tuberculose bovine. Or, "la filière bovine en Bourgogne est une filière agricole majeure dans l'économie locale et sur le territoire", rappelle la préfecture.


Pourquoi la CGPME est-elle solidaire des chasseurs ?

Les chasseurs ont un avis radicalement opposé sur la question : selon eux, c’est lorsque les sangliers ne sont plus nourris qu’ils sortent des forêts pour aller chercher de la nourriture. A cette occasion, ils causent des dégâts aux exploitations agricoles. Le président de la CGPME de Côte d’Or et de Bourgogne, Patrice Tapie, est lui-même chasseur. Il "estime de son engagement et de son devoir d’être solidaire au côté des 13 500 chasseurs de Côte d’Or ; dont une bonne partie est également des chefs d’entreprise".


Que faut-il faire ?

Selon le responsable patronal bourguignon, "les chasseurs font aujourd’hui figure d’otages entre une administration étatique, peu réaliste en matière cynégétique, et un lobby agricole, craint par nos gouvernants, et dont les exigences actuelles en matière de dédommagement des dégâts de gibier soit désormais insupportables, au sens premier du mot, pour la Fédération des chasseurs. Que faut-il faire ? Abattre le gibier, ou plutôt l’éradiquer pour régler en même temps ces problématiques, et celle de la tuberculose bovine, avec les conséquences économiques, que l’on imagine pour les uns et les autres.

La baisse significative du nombre de chasseurs en Côte d’Or, depuis des années, devrait plaider pour amener une véritable concertation des parties, et dans cette logique, amener l’Etat à prendre ses responsabilités, et entrer dans l’arène avec la volonté d’être équitable ; et de cesser de jouer au roi Salomon", conclut le patron de la CGPME de Côte d’Or.




L’agrainage est-il indispensable ?

Pour sa part, la FDSEA (Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles de Côte d'Or) soutient l’arrêté préfectoral sanitaire qui interdit la pratique de l’agrainage. Pour les agriculteurs, le préfet a pris une décision "courageuse et indispensable" en interdisant l’agrainage sur la zone située à l’ouest de l’autoroute A31-A6, plus particulièrement concernée par la maladie. "En effet, la pratique de l’agrainage n’est en rien indispensable à l’exercice de la chasse, mais vise plutôt à entretenir artificiellement des populations élevées (que la nature seule ne saurait nourrir) et à concentrer le gibier. L’effet pervers est une plus grande prolificité, tant des sangliers que des blaireaux, tous deux vecteurs de la maladie."


Quelles sont les conséquences d'une faune sauvage abondante ?

Les éleveurs rappellent qu’ils sont confrontés depuis plus de 10 ans, à la tuberculose bovine. Malgré, des mesures draconiennes pour endiguer ce fléau, "certains d’entre eux se retrouvent contraints d’abattre leur cheptel pour la 4e fois. De nombreux experts scientifiques reconnus alertent sur les facteurs aggravants en Côte d’Or : une densité trop importante de la faune sauvage (sangliers, cervidés et blaireaux) qui conduit à une promiscuité à risque avec les élevages".



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