2e jour du procès du meurtrier de Marion Bouchard : suivez en direct les temps forts de l'audience à Dijon

Le procès du meurtrier présumé de Marion Bouchard s'est poursuivi aux assises de Côte d’Or mardi 22 octobre 2013. Les experts se sont succédé à la barre. Fabien Souvigné a dû reconnaître qu’il avait bien eu l’intention de tuer sa compagne.

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La première journée d’audience a été marquée par la déclaration de Fabien Souvigné. L’accusé a craqué : il a raconté comment il avait étranglé sa petite amie lors d’une dispute. Les parents de la jeune Dijonnaise se sont écroulés.
"J’ai beaucoup, beaucoup de haine […] J’espère  simplement qu’il va souffrir en prison et que ça dure très longtemps", a déclaré la mère de Marion Bouchard. 


8h30

Les proches de Marion patientent devant la cour d'assises de Côte d'Or en attendant l'ouverture de l'audience.

 

9h15 : reprise de l'audience

 

J'ai serré son cou très fort pendant une minute 



Tout de suite, la présidente de la cour souhaite de nouveau interroger l'accusé à propos de son passage à l'acte. 
La présidente : "Au moment d'étrangler Marion, vous avez pensé à quoi ?"
Fabien Souvigné : "Je voulais la faire taire"
 




L'avocat général Jean-Michel Ezingeard intervient : "Ca dure combien de temps ces étranglements, Fabien ?"
Fabien Souvigné : "Peut être une minute" (il mime le geste)
L'avocat général : "Vous l'étranglez tout en lui tapant la tête par terre ?"
Fabien Souvigné : " 2 ou 3 fois oui..."
L'avocat général : "Elle résiste Marion ?"
Fabien Souvigné : "Non, plus à ce moment là..."
L'avocat général : "Mais vous continuez de serrer ? "
Fabien Souvigné : "Oui, très fort.."
 


 

9h45 : un ancien de collègue de travail du couple témoigne

Fabien avait plus de respect envers son chien qu'envers Marion...



 




10h : un enquêteur dijonnais vient à la barre

Début février 2012, la police fouille le domicile dijonnais du couple situé boulevard Pascal. Marion a disparu depuis quelques jours. Son compagnon a pris la fuite. La police apprend auprès du voisinage que le couple est connu pour des tapages nocturnes récurrents.

"L'appartement n'était pas en désordre. Mais, dans un box nous trouvons un polo ensanglanté et une scie. Cette découverte nous laisse craindre le pire... Plus tard, le "bluestar" (ndlr: produit qui sert à révéler le sang) mettra en valeur des traces de sang dans la cuisine, dans le salon et dans la chambre". 
 



Fabien Souvigné est interpellé à Paris grâce au numéro de tatouage de son chien le 29 février 2012. Il avoue les faits et indique aux enquêteurs les endroits où les morceaux du corps sont dissimulés. 

"Fabien Souvigné nous dit qu'il a eu du mal à vivre 3 semaines avec le corps de Marion, qu'il l'a déplacé plusieurs fois dans l'appartement", déclare l'enquêteur dijonnais.


"Il affirme l'avoir découpée devant une commode, dans la chambre. Il dit avoir caché le visage de Marion avec une serviette pour éviter de la voir. il a ensuite dissimulé les jambes dans deux parcs de Dijon et le buste (déshabillé) dans le quartier Stalingrad (près des cuisines centrales de la ville). Les différentes parties ont été enfermées dans des sacs poubelles et transportées dans une valise et un caddie".

"Comment peut-on scier la femme qu'on aime ?" se demande le policier 

 



 


11h30 : la présidente somme Fabien Souvigné de s'expliquer sur la découpe du corps 


La présidente de la cour : "Ma question est terrible. Combien de temps faut-il pour découper le corps de Marion ?"
Fabien Souvigné :  "Je ne sais pas, plusieurs heures...j'allais souvent vomir entre mes gestes"
La présidente : "Comment peut-on découper celle que l'on dit aimer ?"
Fabien Souvigné : "La peur...la peur que les gens sachent que je l'avais tuée.."
La présidente : "Vous n'avez jamais eu de sursaut de conscience ?"
Fabien Souvigné : "J'étais à genou vers elle, je pleurais".

 

 

11h45 : Fabien Souvigné s'excuse


Le jeune homme s'adresse à la famille de Marion Bouchard.
Fabien Souvigné : "Je n'ai pas voulu tout ça" dit-il aux parents installés sur le banc face à lui.
 

Yves Bouchard, le père de Marion : "Tes excuses tu peux te les mettre où je pense"...Tu nous a tous détruits".


Maitre Touraille à son client : "Est-ce que vous aimez toujours Marion?"
Fabien Souvigné : "Oui, je l'aime...". 
 

Des réactions dans l'assistance 

Un jeune homme interpelle l'accusé : "Montre-toi, arrête de te cacher !"
 



14h30 Les experts rejettent toute irresponsabilité


Jean-Claude Archambault a réalisé une expertise psychiatrique de l'accusé. D'après lui, Fabien Souvigné ne présente aucun trouble psychologique, il est pleinement responsable de ses actes. "C'est un personnage froid, indifférent, qui a réalisé un acte sadique, barbare et qui ne fait état d'aucune culpabilité". Même si l'expert évoque une possible " réadaptation", il estime qu'il existe des risques de récidive en cas de reprise d'alcool et de drogue "qui sont des facilitateurs dans le cas de l'accusé".
 

 


 

17h : la mère de Marion Bouchard s'écroule au moment d'évoquer sa file unique

Dominique Burdy ne peut cacher sa peine quand elle parle de sa fille. "Elle n'était pas parfaite, mais c'était quelqu'un de bien, gentille, toujours prête à aider les autres".

Dominique Burdy, en pleurs, s'adresse ensuite directement à Fabien Souvigné : "Tu ne te rends pas comptes, tu nous a tous détruits, elle puis nous...Marion, c'était la personne la plus importante de ma vie, tu me l'as enlevée...Je ne te crois pas quand tu dis que tu l'aimes. Je ne te pardonnerai jamais et j'espère que tu souffriras".

Jamais plus on ne pourra serrer notre fille dans nos bras, ni lui dire je t'aime. Notre vie est fichue, dit la mère de Marion Bouchard.

 



 

 



17h45 : le médecin légiste livre les derniers instants de Marion

La présidente de la cour : "Peut-on dater la mutilation du corps ?"
Docteur Bruno Bègue, médecin légiste : "Non, c'est impossible. Tout juste pouvons nous dire qu.elle est survenue au moins 3 heures après la mort..."
La présidente : "Combien de temps faut-il pour sectionner une jambe ?"
Docteur Bruno Bègue : "Il faut au moins 30 minutes par jambe"
La présidente : "L'accusé prétend avoir étranglé la victime pendant 20 secondes, est-ce possible selon vous ?
Docteur Bruno Bègue :"Il faut au moins 3 minutes de privation d'oxygène pour tuer".



18h15 : Fabien Souvigné avoue qu'il a voulu tuer Marion


Interrogé par la présidente de la cour et l'avocat général à réagir sur les conclusions du légiste, Fabien Souvigné ne parle plus d'accident mais reconnaît l'acte volontaire.


L'avocat général : "L'étranglement a duré 3 minutes. c'est long, ce n'est pas un accident, c'était volontaire alors ?"
Fabien Sauvigné susurre : "Oui".








 




19h : la cousine de Marion rapporte des faits de violence

Pauline, 23 ans, déclare que Marion lui a confié que Fabien la violentait. "J'étais allé avertir Fabien. Il n'avait pas intérêt à toucher ma cousine  une nouvelle fois".


 

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