Les salariés du transporteur Mory Ducros seront fixés jeudi 9 janvier 2014. Le transporteur qui emploie plus de 5.000 personnes sur 85 sites en France, dont une agence de 80 personnes à Longvic en Côte-d’Or, a été placé en redressement judiciaire le 26 novembre 2013.
Les 5.000 salariés du transporteur de colis Mory Ducros, en redressement judiciaire, en connaîtront plus sur leur sort jeudi 9 janvier 2014, date à laquelle la direction doit informer les représentants du personnel et les organisations syndicales des offres de reprise. Un site est situé à Longvic en Côte d'Or. 80 personnes sont concernées par cette annonce.Ces offres, qui devraient être au nombre de quatre, seront communiquées aux représentants du personnel au cours d'un comité d'entreprise (CE), prévu dans la matinée, tandis que les organisations syndicales seront informées dans l'après-midi.
La reprise d'Arcole Industries déjà confirmée
Parmi les offres déposées vendredi auprès du tribunal de commerce de Pontoise (Val-d'Oise), l'une a d'ores et déjà été confirmée officiellement, celle d'Arcole Industries, principal actionnaire de l'entreprise. Il propose "la reprise d'un réseau sur un périmètre national et la sauvegarde d'un nombre significatif d'emplois"."Les pouvoirs publics, totalement mobilisés pour la préservation de l'emploi, ont indiqué qu'ils soutiendront les offres dont l'envergure est nationale", en mettant en place des "financements complémentaires", a rappelé Arcole Industries, spécialisée dans la reprise de sociétés en difficulté.
Aucun détail sur le volume d'emplois sauvegardés n'a filtré. Outre les 5.000 salariés de Mory Ducros répartis dans 85 agences, 2.000 emplois dépendent du groupe par le biais de la sous-traitance. Une source proche du dossier a évoqué un périmètre réduit de moitié et la nécessité d'un soutien financier, en provenance d'autres partenaires ou de l'État, voire des deux, pour redémarrer l'activité.
"L'Etat entend mettre en oeuvre, en lien avec les partenaires sociaux, un dispositif spécifique exceptionnel pour permettre à chacun des salariés dont l'emploi serait supprimé au terme de cette procédure de retrouver un emploi au plus vite", ont affirmé pour leur part le ministre du Travail Michel Sapin, son homologue aux Transports Frédéric Cuvillier, et le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg.
Une offre qui doit être "sécurisante"
Dans la mesure où il est l'actionnaire majoritaire du groupe, Arcole Industries doit faire une offre "la plus sécurisante possible pour les salariés et les clients" afin que ces derniers ne partent pas chez la concurrence, a commenté la CFDT, premier syndicat dans l'entreprise."On demande que cette offre assure la pérennité de l'activité économique et la pérennité des emplois qui en dépendront", a précisé Fabien Tosolini, secrétaire national CFDT transports.
Après l'annonce du dépôt de bilan, la CFDT avait souhaité un plan de reprise "global", jugeant possible de conserver une cinquantaine d'agences sur 85, soit environ 3.000 emplois.
Après avoir été communiquées aux instances représentatives du personnel, les offres de reprise seront soumises à une période dite d'amélioration qui permet aux repreneurs de modifier au mieux leurs propositions. Puis, le 31 janvier, le tribunal de commerce devra rendre sa décision. Il a assorti son placement en redressement judiciaire d'une période d'observation de six mois.
Numéro deux français du transport de colis, Mory Ducros est le fruit de plusieurs restructurations qui ne lui ont pourtant pas permis d'affronter la crise économique ni la guerre des prix qui font rage dans le secteur.
Son dépôt de bilan, le 26 novembre 2013, est l'un des plus importants enregistrés en France depuis la faillite du fabricant de petit électroménager Moulinex en 2001, qui avait laissé sur le carreau 3.300 salariés sur 5.500.
Mory Ducros a perdu 79,5 millions d'euros lors de son dernier exercice, qui a duré exceptionnellement seize mois et s'est achevé le 31 décembre 2012, pour un chiffre d'affaires de 765,5 millions. Sa dette s'élève à 202,7 millions d'euros.
Pour la CFDT, la situation s'explique par "l'effondrement du fret" mais aussi par "l'absence de volonté de l'actionnaire principal de développement de l'entreprise", notamment par la diversification de ses activités.