Le ministère de la Santé met en garde contre les dangers de l'été, avec un nouveau venu le moustique tigre. Il est "implanté" dans 18 départements du sud de la France, dont le Rhône. En Saône-et-Loire, des interceptions ponctuelles de spécimens ont eu lieu. Mais, il n'y a pas de présence déclarée.
Le moustique tigre est implanté dans 18 départements
Le moustique tigre (Aedes albopictus de son nom latin) est reconnaissable à ses rayures noires et blanches. Ce moustique, originaire d’Asie, est implanté depuis de nombreuses années dans les départements français de l’océan Indien. En métropole, ce moustique s’est développé de manière continue depuis 2004. Il est désormais définitivement implanté dans 18 départements.Les dates d’implantation du moustique Aedes albopictus dans les 18 départements concernés varient : Alpes-Maritimes (2004), Haute-Corse (2006), Corse du Sud et Var (2007), Alpes-de-Haute-Provence et Bouches-du-Rhône (2010), Gard, Hérault et Vaucluse (2011), Lot-et-Garonne, Pyrénées orientales, Aude, Haute-Garonne, Drôme, Ardèche, Isère, Rhône (2012) et Gironde (2013).
La Direction générale de la Santé, le Centre national d’expertise sur les vecteurs (CNEV) et les opérateurs public de démoustication ont mis en place un site de signalement de la présence de moustiques tigres à destination des particuliers.
En Saône-et-Loire, on a procédé il y a quelques mois à des interceptions ponctuelles de spécimens.Mais, il n'y a pas de présence déclarée du moustique tigre jusqu'à maintenant et aucun cas autochtone de dengue ou de chikungunya en Bourgogne.
Capture d'écran du site cnev.fr (centre national d'expertise sur les vecteurs)
121 cas "suspects" de dengue ou chikungunya en France
Cet insecte envahissant est "agressif" pour l'homme. Il figure désormais parmi les risques sanitaires, car c'est le principal "vecteur" (ou transmetteur) de deux maladies virales, la dengue et le chikungunya. Ces deux maladies proches sont caractérisées par de fortes fièvres et des douleurs articulaires qui peuvent être fatales pour les personnes faibles.En France, 121 cas "suspects" de dengue ou chikungunya ont été rapportés depuis le mois de mai dans les 18 départements infectés par le moustique tigre. Les tests au laboratoire ont pu confirmer qu'environ la moitié de ces cas étaient effectivement dus au virus du chikungunya (47 cas) ou de la dengue (15 cas).
Il s'agissait essentiellement de cas "importés" de voyageurs et non pas de cas "autochtones", à savoir véhiculés par des moustiques tigres vivant localement. "Il s'agissait dans 95% de personnes qui revenaient des Antilles", précise le Dr Harold Noel, médecin spécialiste de l'Invs (Institut de veille sanitaire). Une épidémie sévit actuellement en Martinique et en Guadeloupe.Moustiquaires, répulsifs et diffuseurs
Compte tenu "des échanges incessants entre Antilles et métropole", les risques d'introduction en France et de dissémination de ces maladies seront accrus durant l'été, période où les moustiques tigres sont les plus actifs, prévient Jean-Claude Desenclos, directeur scientifique à l'Invs.Pour éviter la propagation des contaminations, les personnes infectées doivent impérativement éviter de se faire piquer par un moustique tigre qui pourrait infecter à son tour une autre personne. Elles doivent adopter moustiquaires, répulsifs et diffuseurs.
L’Invs rappelle par ailleurs que la forte implantation du moustique tigre en Italie a conduit à une mini-épidémie de chikungunya en 2006/2007 avec 300 cas dans le nord-est de ce pays.
Comment se protéger du moustique tigre by France3Dijon