La récolte du blé a enfin pu reprendre. Ces derniers jours, les céréaliers du département profitent du beau temps pour rattraper le retard dans la moisson, avant le retour de la pluie prévu ce week-end. Pour eux, c'est une course contre la montre qui est engagée, s'ils veulent limiter les pertes.
Les moissonneuses sont enfin de sortie en Bourgogne, et fonctionnent à plein régime depuis lundi 14 juillet. Avant que la pluie ne revienne dimanche il faut aller vite pour récolter le blé, sinon il perdra en qualité. En Côte-d'Or, depuis le début de l'année, la quantité de pluie tombée a dépassé la moyenne annuelle de plus de 50%. Mais c'est l'alternance "douceur, sécheresse et pluie" qui explique une dégradation aussi rapide.
Les cours des céréales européennes étaient quasi stables ce jeudi 17 juillet à la mi-journée, en pleine moisson du blé, les investisseurs attendant de voir l'effet des pluies annoncées pour le week-end sur la qualité de la récolte française. La coopérative Dijon Céréales décrit "une moisson délicate à gérer" à cause des pluies de la première moitié de juillet, qui ont interrompu dans le Grand Est une récolte pourtant démarrée dès la mi-juin.
En Côte d'Or, "il est tombé en moyenne quelques 70 à 130 mm de pluie du 25 juin au 14 juillet 2014", ce qui aura "un impact sur les qualités technologiques des blés", pour l'utilisation en meunerie notamment, explique la coopérative dans un communiqué. Rendements et taux de protéines ne devraient pas être affectés car les grains avaient déjà atteint leur maturité, ajoute Dijon Céréales. La récolte "doit se dérouler de façon très intense cette semaine, avant un nouveau risque annoncé de perturbations ce week-end", avec comme objectif de "faire rentrer à temps les blés ou les colzas présentant encore de bonnes qualités", souligne la coopérative.
En parallèle, la forte baisse des prix du blé suscite un regain d'intérêt des pays acheteurs : l'Algérie, premier client de la France, a ainsi acheté plus de 800.000 tonnes de blé, probablement hexagonal, pour livraison en octobre-novembre. Sur Euronext, vers 12h50, la tonne de blé perdait 25 centimes à 178,75 euros sur l'échéance de novembre et gagnait la même somme sur l'échéance de janvier à 180,25 euros. Plus de 4.500 lots avaient été échangés. Le maïs gagnait 1 euro sur l'échéance d'août à 169 euros la tonne et 25 centimes à 163,75 euros sur celle de novembre. Près de 700 lots avaient été échangés.
En Bourgogne, le blé représente le tiers de la production de céréales.
Reportage d'Aurélie Albert et Murielle Rousselin, avec les interviews de :
- Antoine Louet, exploitant céréalier dans la commune de Tanay
- Jean-Luc Robiot, exploitant céréalier dans la commune de Noiron-sous-Gevray
- Didier Quintard, directeur de la communication à Dijon céréales