Le 3 août 1914, l'Allemagne déclarait la guerre à la France. La veille, un premier soldat français avait pourtant déjà été tué près de la frontière entre les deux pays. Le caporal Jules André Peugeot est mort 36 heures avant le début des hostilités.
Le 44e régiment d'infanterie surveillait la frontière
La veille du début du conflit, Jules André Peugeot se trouve donc sur la commune de Joncherey.Cet instituteur originaire de la ville d’Étupes, dans le Doubs, effectue son service militaire. Il commande une escouade de la 6e compagnie du 2e bataillon du 44e régiment d’infanterie, chargée de surveiller la frontière, alors que la crise diplomatique prend un tournant tragique en Europe.
La France vient tout juste de décréter la mobilisation générale.
30 heures avant le début du conflit, il sera la première victime de la guerre
Vers 10 heures du matin, une jeune fille vient l’informer qu’elle a aperçu des "casques à pointes" tout près de sa maison, en territoire français.Le caporal Peugeot décide d’aller à leur rencontre. Il fait alors face au sous-lieutenant Camille Mayer, qui est à la tête d’un détachement de reconnaissance allemand.
"Le caporal Peugeot alerté, saisit aussitôt son arme, s'élança hors de la cour vers l'accotement de la route et mettant en joue l'officier, lui cria : 'Halte-là, Halte-là !' Ce dernier lui répondit en lui envoyant trois coups de revolver et le caporal lui décocha son coup de fusil', peut-on lire sur le site de la commune de Joncherey. "Mortellement blessés l'un et l'autre, le lieutenant Mayer, emporté par l'élan de son cheval, alla rouler sur le bas-côté de la chaussée à 150 mètres du lieu du drame et le caporal fit quelques pas vers la maison et tomba raide mort au seuil du logis".
Une trentaine d’heures avant le début des hostilités, la Grande Guerre vient de faire ses deux premières victimes. Jules André Peugeot, blessé à l’épaule droite, et Camille Mayer, touché au ventre, ne se relèveront plus. Quelques jour après cet accrochage, une note allemande essaya de dédouaner ses soldats en expliquant que sa patrouille "s'était égarée et avait pénétré par erreur sur le territoire français". Mais cet incident n’avait finalement plus beaucoup d’importance. À la suite de Peugeot et de Mayer, ce sont plus de 10 millions d’hommes qui ont trouvé la mort durant les quatre années de guerre.
L'histoire du caporal Peugeot, avec Florence Ciccolela
Dans chaque conflit, un soldat a le triste privilège d'être connu comme le premier mort. Voici l'histoire succinte du Caporal Peugeot, à peine mobilisé et déjà tué, premier mort de la guerre, le 2 août 1914, il y a exactement 100 ans jour pour jour.