Radiée par Pôle emploi pour la 4e fois en un an, une demandeuse d'emploi a obtenu l'annulation de la sanction, vendredi à Lyon, en se rendant dans son agence avec le soutien d'un collectif de chômeurs. Ce dernier lançant "Il ne faudrait pas que les propos de M. Rebsamen vous montent à la tête"
Accompagnée d'une dizaine de membres du collectif "Recours radiation", Clémentine Lafon, 44 ans, chômeuse longue durée, s'est rendue dans son agence du 8e arrondissement lyonnais pour contester sa récente radiation, pour cause de "recherche d'emploi insuffisante". "Aujourd'hui, l'agence est fermée, lundi et mardi je travaille. Mercredi, ça fera dix jours depuis l'avertissement, je serai radiée", explique celle qui vient de trouver un "emploi de vie scolaire" pour 20 heures par semaine dans une école, poste réservé aux demandeurs d'emplois dans le cadre des contrats uniques d'insertion.
En arrivant à l'agence, le petit groupe est accueilli par un vigile, bientôt rejoint par une dizaine de policiers: l'agence est fermée exceptionnellement en raison d'un événement interne. Quelques minutes passées à toquer sur la porte vitrée font finalement sortir la directrice territoriale déléguée Rhône-centre, Nathalie Halot, qui s'est informée du dossier et produit deux lettres notifiant l'abandon des sanctions contre la demandeuse d'emploi.
"On écoute les remarques et si elles sont justifiées, on abandonne les sanctions. 90% des avis de radiations envoyés ne sont pas suivis d'effets", a expliqué Mme Halot aux journalistes présents. "Mais les chômeurs ont aussi des obligations. La situation se tend quelques minutes quand la police repousse les manifestants à quelques mètres des portes de l'agence. "Il ne faudrait pas que les propos de M. Rebsamen vous montent à la tête", lance alors Rose-Marie Pechallat, présidente de l'association "Recours radiation", allusion à la demande du ministre du Travail de renforcer les contrôles sur les chômeurs. Une déclaration du Ministre du Travail qui avait suscité la polémique.
La chômeuse concernée, bien que satisfaite de l'annulation des sanctions, dénonce l'attitude de sa conseillère Pôle emploi: "J'ai été traitée d'assistée", dit-elle, ajoutant: "Moi aussi, je suis une sans-dents", formule prêtée par Valérie Trierweiler à François Hollande pour parler des pauvres.