Manuel Valls "ne comprend pas" que l’ex-secrétaire d'Etat Thomas Thévenoud, évincé du gouvernement pour avoir omis de payer ses impôts pendant des années, reste à son poste de député de Saône-et-Loire. Le Premier ministre ne souhaite pas bénéficier de sa voix lors du vote de confiance.
Je ne comprends pas aujourd'hui, même si aucun d'entre nous n'a de pouvoir sur lui, je ne comprends pas qu'en responsabilité ou en conscience, il reste aujourd'hui membre de cette Assemblée nationale", a déclaré le Premier ministre devant les députés, lors de la séance des questions au gouvernement, mercredi 10 septembre 2014.
"Même si, encore une fois, aucun d'entre nous n'a le pouvoir de l'empêcher de venir et de voter, sinon par la persuasion, je considèrerai que son vote, s'il est positif, ne peut pas être comptabilisé dans le vote de confiance que je demanderai" mardi prochain, a annoncé Manuel Valls.
Un comportement qui "fait mal à la République, à la France, à la gauche"
Le comportement de M. Thévenoud et les faits qui lui sont reprochés "ont fait mal à la République, à la France, à la gauche", a répliqué le Premier ministre, en réponse à une question de la députée UMP Isabelle Le Callennec (Ille-et-Vilaine). Manuel Valls a qualifié "d'impardonnable" le comportement de l'ex-membre du gouvernement."Sur ce type de sujet, chacun doit prendre conscience de la gravité de la situation et de la crise de confiance", a ajouté Manuel Valls, en soulignant que le rappel des déclarations anti-fraude fiscale de Thomas Thévenoud avait fait "très mal".
Peut-on ne pas comptabiliser la voix de Thomas Thévenoud ?
Il faut préciser qu’il est impossible juridiquement de ne pas comptabiliser l'éventuelle voix de Thomas Thévenoud en faveur du gouvernement lors du vote de confiance mardi prochain.Mais, cette déclaration présente l’avantage politique de se démarquer de l'encombrant député. Elle permet aussi d'accentuer la pression pour qu'il démissionne de l'Assemblée. Refuser le vote de Thomas Thévenoud a "une certaine allure", a d’ailleurs commenté le député UMP Hervé Mariton.
La pression pour faire démissionner Thomas Thévenoud ne fait que s'accroître en Bourgogne, comme partout en France. Un peu plus tôt, à la sortie du Conseil des ministres, la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a affirmé que Thomas Thévenoud n'avait pas "sa place à l'Assemblée nationale". Sur Europe 1, le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis a déclaré : "Je pense que dans quelques jours il démissionnera."