Un homme a été arrêté pour le meurtre de Christelle Blétry commis il y a 18 ans

Le procureur de la République de Chalon-sur-Saône a organisé une conférence de presse le 12 septembre 2014. Grâce au progrès des expertises ADN, les enquêteurs ont arrêté l'assassin de Christelle Blétry, une collégienne tuée d'une centaine de coups de couteau à Blanzy, en Saône-et-Loire, en 1996. 

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Qui est l'assassin de Christelle Blétry ?

Un homme de 56 ans a été arrêté, mardi 9 septembre 2014, par la police judiciaire de Dijon, dans le sud-ouest de la France. Cet ouvrier agricole et père de deux enfants a été interpellé à son domicile dans les Landes, à Retjons près de Mont-de-Marsan, "il y a trois jours". Il a "reconnu le meurtre au cours de sa garde à vue" après l'avoir nié dans un premier temps. L’agresseur vivait en Saône-et-Loire au moment du meurtre de Christelle Blétry et n'avait jamais fait parler de lui.

Reportage de Claire Schaffner et Cécile Claveaux avec :
  • Hervé Mazurek, maire de Blanzy
  • Michel Rizet, habitant de Blanzy
  • Yvette Rizet, habitante de Blanzy
  • Paul Montmartin, directeur régional de la police judiciaire de Dijon
  • Henri Lesavre, capitaine honoraire des pompiers de Blanzy


Comment a-t-il été confondu ?

Depuis 1996, "le dossier n'a jamais été clôturé", "les faits n'ont jamais été prescrits" et "les investigations n'ont jamais cessé", a souligné le procureur.
C'est grâce "à l'évolution des techniques d'identification par l'ADN" que "de nouvelles expertises ont été lancées en 2014" sur la base de "l'intégralité des scellés". Grâce à l'évolution des techniques, le nombre de cellules nécessaires pour établir un profil fiable a beaucoup diminué : une seule peut suffire à déceler des empreintes, même sur des scellés anciens s'ils sont bien conservés.
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©INA
"Le laboratoire a pu déterminer un profil génétique complet, fiable", a précisé le procureur de la République. Les comparaisons avec le fichier ADN national ont permis d'identifier une personne fichée depuis 2004. L'homme avait été condamné à Chalon-sur-Saône à deux ans de prison, dont un avec sursis et mise à l'épreuve, pour tentative d'agression sexuelle sous la menace d'un couteau. 

Il a passé six mois derrière les barreaux, quitté la région et refait sa vie sans difficulté, selon les enquêteurs. "C'est quelqu'un qui a réussi à cliver complètement son existence, à mener une vie normale. Aucun indice ne laissait supposer qu'il avait commis un meurtre en 1996", a déclaré le procureur.

Le suspect dit avoir été sous l'emprise de stupéfiants le soir du drame. Alors qu'il rentrait chez lui en voiture, il aurait croisé la jeune femme qui rentrait à pied de chez des amis. Il l'aurait forcée à monter, avant qu'elle ne prenne la fuite. Muni d'un couteau, il l'aurait rattrapée en courant, puis poignardée plus d'une centaine de fois.


Où en est l'affaire des "disparues de Saône-et-Loire" ?

L'assassinat de Christelle Blétry fait partie du dossier des "disparues de Saône-et-Loire", un ensemble d'affaires non résolues dans la région (quatorze jeunes femmes retrouvées mortes ou disparues entre 1986 et 1997).

La mère de Christelle a créé l'association Christelle pour accompagner les familles victimes d'agressions criminelles. Plusieurs d’entre elles se sont regroupées pour tenter de faire avancer les dossiers de leurs enfants. Elles avaient à plusieurs reprises dénoncé le manque de moyens affecté aux enquêtes. 

Chaque année, l’association Christelle organise des dépôts de gerbes devant une stèle érigée en mémoire de plusieurs jeunes filles disparues en Saône-et-Loire.

Cette arrestation pourrait-elle éclairer les autres meurtres non résolus dans la région ?
Des mères de victimes l'espèrent et doivent s'exprimer devant la presse cet après-midi à Blanzy. Mais la police n'évoque qu'un lien géographique et ne fait aucun rapprochement "quant à la personnalité de l'auteur, ni sur les circonstances du déroulé des faits". "Nous avons aussi travaillé avec des psychologues criminels pour voir si l'on n'avait pas affaire à une personnalité particulière. Là encore, on n'a pas pu faire de rapprochement entre les différents meurtres", a expliqué le commissaire divisionnaire Paul Montmartin.
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