La France est le premier producteur agricole en Europe mais son modèle s'essoufle au fur et à mesure des crises. Alors qu'un producteur agricole sur trois vit avec moins de 350 euros par mois, l'agriculture française doit apprendre à se réinventer.
C'était il y a exactement une semaine. Le président de la République, Emmanuel Macron, annonçait en plein coeur du marché de Rungis (Val-de-Marne) des mesures pour augmenter le revenu des agriculteurs. "Nous devons repenser collectivement une nouvelle France agricole" a déclaré Emmanuel Macron face aux acteurs du secteur. Son discours a été prononcé à l'issue des premiers chantiers des Etats généraux de l'alimentation, une rencontre entre tous les acteurs du monde agricole. Le président promet, dès 2018, de nouvelles ordonnances qui changeront profondément la filière agricole.
Nous permettrons aux agriculteurs de vivre de leur travail. Dorénavant, les prix seront définis à partir des coûts de production. pic.twitter.com/D0Bs5mWkCk
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 11 octobre 2017
Etre agriculteur en France
Tous les deux jours, un agriculteur met fin à ses jours en France. Derrière ce chiffre inquiétant, il faut s'attarder sur la réalité du quotidien des acteurs de cette filière. Selon un rapport de la MSA, la Mutuelle Sociale Agricole, le revenu moyen des agriculteurs était en 2016 "de l'ordre de 13000 à 15000 euros".Un exploitant agricole sur cinq serait en déficit et 30% d'entre eux vivraient avec moins de 350 euros par mois, selon ce même rapport. La variabilité des revenus entre différents secteurs est également à souligner.
Le revenu d'un producteur de lait est quasiment deux fois inférieur à celui d'un producteur de vin : 10000 euros contre 19000. Pour les éleveurs comme Christophe, rencontré par l'une de nos équipes, un défi s'annonce : défendre son prix.
Des engagements d'Emmanuel Macron pour aider l'agriculture
Réorganiser les filières permettra d'aller vers une alimentation "saine, durable, et accessible à tous". Tous les acteurs de la filière devront se mettre d'accord ensemble pour que chaque filière du secteur agricole soit payée justement.Relever le seuil de revente à perte empêchera les grandes surfaces de vendre certains produits en dessous de leur prix d'achat. A force d'utiliser certains produits comme "produits d'appel", afin d'attirer le client, les grandes surfaces leur font perdre leur valeur.
Seuil de revente à perte : je ne ferai pas de chèque en blanc. #EGAlim pic.twitter.com/aNqHW6tqMN
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 11 octobre 2017