Les moissons ont débuté en Bourgogne. Selon les premières tendances, c'est une année moyenne qui s'annonce. L'hiver pluvieux puis la sécheresse du printemps ont perturbé la croissance des céréales.
Orge et colza, rendements moyens
Dans le Nord de la Nièvre, Yves Thibault a débuté les moissons la semaine dernière (semaine 26).Aux premières constatations, le rendement est moyen. Selon Yves Thibault :"la qualité est la même, la quantité est divisée par deux. Les céréales ont beaucoup souffert du climat cette année. Excès d'eau en hiver, au mois d'octobre par exemple pour les semis d'orge et puis après, un printemps très très sec."
Diversifier pour compenser
Sur 400 hectares, à moitié en bio, Yves Thibault cultive une dizaine de variétés de céréales. Cette diversification est nécessaire pour tenter de compenser les aléas.Yves Thibault fait le constat : "On enchaîne plusieurs années de vaches maigres, avec des rendements en retrait les années précédentes. L'an dernier était un peu meilleur. Cette année la moisson commence pas terrible quand même."
Dérèglement climatique et épisodes extrêmes
Au centre du département, l'orge et le triticale ont déjà été moissonnés par Rémi Morel. Il a lui aussi constaté que les quantités de céréales et de paille pour ses vaches ont été limitées par la météo.Rémi Morel analyse les épisodes climatiques de cette façon : "l'orge est une plante assez sensible à l'excès d'eau. Le colza a souffert d'une mauvaise levée, car c'était sec. Puis après il y a eu beaucoup d'insectes. Et puis, il a gelé à la fin du printemps."
Avec le changement climatique, les épisodes extrêmes se multiplient, notamment la sécheresse, même si elle devrait être moins sévère dans la Nièvre cette année.
Et Rémi Morel y voit aussi une dimension plus aléatoire maintenant : "Au départ au printemps on croyait qu'elle allait venir, aujourd'hui c'est moins évident. Mais c'est que sur du court terme, on peut à partir de fin août être sec et que cela soit sec jusqu'au printemps prochain."
Les moissons se poursuivront tout l'été, avec le blé, le tournesol puis le maïs.
Sans savoir pour le moment si les cultures plus tardives compenseront les débuts timides.
Le reportage de Rémi Chidaine et Tania Gomès