Le gouvernement va amputer les crédits des régions de 450 millions d'euros. Les présidents des régions, droite et gauche confondues, ont quitté la Conférence des territoires et suspendu le dialogue avec le Premier ministre.
"C’est inacceptable!" déclarent à l’unanimité les présidents de régions, réunis en congrès à Orléans ce jeudi 28 septembre 2017.Quelques minutes auparavant, les élus (dont Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté) avaient réservé un accueil poli à Edouard Philippe, venu tenter de nouer le dialogue.
Mais la confirmation par le Premier ministre d'une baisse de crédits de 450 millions d'euros pour 2018 a provoqué la rupture.
Les présidents de régions dénoncent un non-respect des engagements de l'Etat. Ils ont aussitôt annoncé leur retrait de la Conférence nationale des territoires, qui doit se réunir à nouveau en décembre. La Conférence nationale des territoires est une instance de concertation, mise en place mi-juillet par le président de la République. Elle rassemble toutes les collectivités territoriales.
Auprès des présidents pour que les @Regionsdefrance aient les moyens de politiques ambitieuses sur l'agriculture, l'économie, la formation pic.twitter.com/BphQZr7qKb
— Marie-Guite Dufay (@MarieGuiteDufay) 28 septembre 2017
Le gouvernement ne peut honorer "les chèques en bois de ses prédécesseurs"
Matignon a aussitôt "regretté" la décision des élus régionaux et dit rester "ouvert au dialogue".
"Il est faux de dire que les moyens alloués par l'Etat aux régions sont en baisse" dans le budget 2018, mais l'exécutif ne peut honorer "les chèques en bois de ses prédécesseurs", rappelle l'entourage du Premier ministre.
Pour les régions, il n'est "plus possible de participer aux "simili" concertations engagées par l'Etat, que ce soit dans un cadre multilatéral (Conférence nationale des territoires, Assises de la mobilité, Etats généraux de l'alimentation...) ou bilatéral (sur la réforme de la formation professionnelle et de l'apprentissage)", déclare Régions de France qui compte 18 membres (12 régions métropolitaines, la collectivité territoriale de Corse et cinq collectivités d’Outre-Mer).
"Nous parlons de milliers d'emplois, 450 millions d'euros, c'est 5 000 entreprises aidées", disent les élus. Ils mettent en garde contre "la révolte qui gronde dans les communes, les départements et les régions", et n’hésitent pas à parler de "profond mépris de la technostruture" à l'encontre des élus.