Les premières opérations de blocage ont débuté lundi matin dans plusieurs prisons de France, notamment à Besançon, Montbéliard, Lons-le-Saunier et Vesoul.
L'appel à ce mouvement reconductible est lancé par les trois syndicats l'Ufap-Unsa Justice, syndicat majoritaire, la CGT Pénitentiaire et FO Pénitentiaire. Vendredi, des débrayages avaient déjà eu lieu en Franche-Comté, notamment à Lons-le-Saunier (revoir notre reportage).
"Tout sera fait au ralenti. Les agents sont très déterminés", a déclaré Jean-François Forget de l'Ufap-Unsa Justice. La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, est attendue mardi à la prison de Vendin-le-Vieil où trois surveillants ont été agressés par un détenu islamiste.
À Besançon, de nombreux surveillants suivent ce mouvement ce lundi. En effet, la situation dans la prison bisontine est également préoccupante. Elle peut accueillir 280 détenus. Ils sont en réalité 350. Le quartier d'isolement est composé de seulement 9 places.
Les surveillants bisontins dénoncent des sous-effectifs chroniques. Au total, environ 90 surveillants travaillent à la prison de Besançon. Les grévistes réclament des moyens, une structure adaptée et des formations pour assurer leur protection mais également celle des prisonniers de droit commun.
Découvtez notre reportage à la prison de Besançon :
Que s'est-il passé jeudi à la prison de Vendin-le-Veil dans le Pas-de-Calais ?
Le cerveau des attentats de Djerba de 2002, l'islamiste allemand Christian Ganczarski, a agressé et blessé jeudi dernier trois surveillants de la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil. Cette prison est celle qui doit accueillir prochainement Salah Abdeslam.
Les faits se sont produits vers 16H00, à l'ouverture de sa cellule. L'islamiste de 51 ans, en fin de peine, mais qui s'était fait notifier une demande d'extradition vers les Etats-Unis, a agressé ces agents "à l'aide d'un ciseau à bout rond et d'une lame de rasoir", selon les services pénitentiaires. Selon une source syndicale présente lors de l'agression, il s'agirait plutôt d'un couteau de cantine aiguisé et non d'une lame de rasoir. "L'agresseur a crié "Allah Akbar" à chaque fois qu'il mettait des coups de lames aux collègues", a détaillé un représentant du syndicat UFAP-UNSA.
Le directeur du site de Vendin-le-Vieil a demandé à l'administration pénitentiaire à quitter son poste et le ministère de la Justice a confirmé sa démission.