Après une saison difficile à cause des attentats de Paris et de la douceur du climat, les soldes d’hiver être intéressants pour les consommateurs, avec des rabais très importants dès les 1ers jours.
Une saison 2015 catastrophique
La saison a été marquée par deux évènements qui ont fortement perturbé les ventes de vêtements: les attentats du 13 novembre qui ont pendant plusieurs jours coupé toute envie de consommer aux Français, et les températures dignes d'un mois d'avril qui ont émaillé l'automne, stoppant toute velléité d'achats de gros pulls et manteaux, les traditionnelles stars des ventes en cette période.Résultat : la consommation d'habillement en France a ainsi reculé de -0,6% en septembre et de -1,2% en octobre, avant de s'accentuer en novembre (-4,7%). Daniel Wertel, président de la Fédération française du prêt-à-porter féminin (FFPAPF) évoque même une "annus horribilis", avec des ventes en baisse "de l'ordre de -20%" pour certains commerçants indépendants. Résultat: les stocks d'invendus sont massifs, alors que les premières pièces de la nouvelle collection sont déjà arrivées.
Plus de promos mais moins de clients. Ca n’est pas la grosse affluence à Mâcon en ce début de soldes. Les accros aux bonnes affaires ont déjà été gâtés par des ventes privées juste après Noël...
Le reportage à Mâcon de Damien Boutillet, Romy Ho-a-Chuck et Carlos Zappala avec Maryline, commerçante Mâconnaise, René Duperret, Président de l'association des commerçants Mâcon Tendance
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©France 3 Bourgogne
Des réductions avantageuses dès les 1ers jours
Darty annonce ainsi des remises allant jusqu'à -80%, et CDiscount prévoit des démarques pouvant atteindre les -95%. Pour tenter de réenchanter les premiers jours de soldes, BHV et Galeries Lafayette offriront, eux, des bons d'achats de 100 à 500 euros, le premier à la gagnante d'une course en sac dans les allées du grand magasin, et le second à des passants du boulevard Haussmann. Le Printemps offrira mercredi -10% supplémentaires dès le 3e article pour inciter les clients à consommer.Enfin, d'autres se tournent vers internet pour multiplier leurs chances d'attirer les clients, notamment ceux qui veulent échapper aux foules. Undiz fera ainsi cette année ses soldes sur le site vente-privée.com. Plusieurs enseignes proposeront des systèmes de pré-réservations en ligne, soit via l'application SoCloz (70 enseignes adhérentes), soit sur leur propre site (Promod).
Les soldes avant les soldes se sont multipliés cette année
Les consommateurs ont désormais l'habitude des ventes privées et autres ristournes pour clients fidèles dès le 26 décembre, mais cette année, c'est dès la mi-décembre que les rabais ont fleuri. Eux-mêmes faisant suite aux vastes opérations promotionnelles de fin novembre (ex-"Black Friday").Quelques jours avant Noël, les Galeries n'hésitaient pas à afficher des -30% sur les parfums, tandis qu'une boutique de chaussures du quartier Saint-Lazare à Paris, placardait en grand son opération "les S avant S", avec des prix barrés jusqu'à -50%. Seule solution: faire de la place et vite. D'où la frénésie de promotions, particulièrement précoce cette année. "Ces opérations ont été plus nombreuses cette année, car le commerce était totalement bloqué. Les professionnels n'avaient d'autre choix pour faire revenir les clients", commente M. Wertel.
Les soldes perdent-ils peu à peu leur attrait?
Selon les sondages, l'attrait des soldes seraient plus un moins grand pour les consommateurs français. Selon une étude Ifop pour Spartoo réalisée du 15 au 17 décembre, 84% des Français prévoient de faire les soldes cette année, contre 76% l'an dernier. Mais un autre sondage Toluna pour LSA, datant des 28 et 29 décembre, indique, lui, que les Français sont moins nombreux à vouloir participer à l'évènement (75,4% contre 77,8% en 2014). Une étude Yougov pour MaReduc montre, elle, que 28% des Français déclarent qu'ils ne feront pas du tout ou probablement pas les soldes cette année.Sur le budget aussi, les tendances s'affrontent: en baisse de 4,9% pour Toluna, à 215,50 euros, et en hausse de 31% selon l'Ifop, à 227 euros, qui précise toutefois que 53% des consommateurs ne savent pas encore quelle enveloppe ils vont consacrer aux soldes.
L'attente reste toutefois moins grande qu'autrefois, avec seulement 21,1% des Français qui indiquent avoir différé des achats depuis plusieurs semaines ou mois (-3,2 points) en vue des soldes, selon Toluna. Et pour une majorité (70%), la période sera surtout l'occasion d'achats "utiles", et pas forcément d'"achats coup de coeur", note l'Ifop. Yougov montre même que les Français sont désormais plus nombreux à profiter des promotions hors soldes (50%) que des soldes officielles (47%) pour réaliser de bonnes affaires. "Les consommateurs n'attendent plus les soldes officiels avec impatience, mais ils ont malgré tout envie de renouveler leur garde-robe et certains équipements. Les remises proposées seront sans doute déterminantes pour passer à l'acte", estime Philippe Guilbert, directeur général de Toluna.
Vers une réforme du système des soldes ?
La FFPAPF (Fédération française du prêt-à-porter féminin ) réclame une nouvelle réforme du système, déjà remanié à plusieurs reprises ces dernières années, estimant que les soldes arrivent trop tôt et durent trop longtemps, privant les commerçants de marges. "Les soldes sont noyées au milieu d'une multitude de promotions, il faut réguler tout ça et redéfinir des périodes claires de destockage", estime le président."Le système actuel n'est pas autre chose que de l'obsolescence programmée (...) Les soldes ne sont ni une fête ni une période économique faste", ajoute-t-il, rappelant que cette période marque surtout des ventes à perte pour la majorité des commerçants.