Auxerre : le magazine Sciences Humaines fête ses 30 ans et se refait une beauté

"Sciences Humaines", édité à Auxerre, lance pour ses 30 ans une nouvelle formule, le 14 janvier. Ce magazine porte la parole scientifique dans le domaine des sciences humaines et sociales : psychologie, philosophie, éducation, histoire, langage, science politique... un financement participatif a été lancé.

Le magazine a été créé par Jean-François Dortier qui résume : "avec quelques amis, il y a plus de 30 ans, pour essayer de répondre à des questions toutes simples sur les humains. Qui sont-ils ? Quelles sont leurs motivations ? Au fond, toutes les grandes questions qui ont donné lieu aux sciences humaines."

Le magazine change de maquette à l'occasion de ses 30 ans et adapte ses contenus, mais nécessite un coup de pouce par un financement participatif. Héloïse Lhérété, la directrice de la rédaction de Sciences Humaines, a répondu à nos questions.

Pourquoi une nouvelle formule ?

Héloïse Lhérété : "Cette nouvelle formule vise à renforcer le projet intellectuel qu'est celui de Sciences Humaines depuis le départ, le rendre plus lisible, plus clair. Parce qu'on est convaincus qu'aujourd'hui, il est nécessaire : il y a des sciences qu'il faut raconter, expliciter, rendre intéressantes. 
Ce qu'on va faire dans cette nouvelle formule, c'est s'interroger sur la façon dont se construit le savoir scientifique. Qui se trouve derrière, qui sont ces acteurs, est-ce qu'il y a des consensus, des débats, est-ce qu'il y a des zones aveugles aussi chez les scientifiques... c'est aussi important de le dire, de le raconter, de faire la part des choses en sciences, de ce qu'on fait et de ce qu'on ne fait pas".

Un financement participatif, pour quoi faire ?

H.L : "ce financement participatif va nous servir à financer notre nouvelle formule. Le premier seuil est fixé à 25 000 euros, que nous avons atteint. C'est le budget de notre refonte graphique du magazine, avec un nouveau look, très dynamique, qui reste au service du texte. Beaucoup de travail avec les photographes et un nouveau logo aussi. 
Et nous avons fixé un second seuil à 45 000 euros qui nous permettrait de financer toute la promotion qui va accompagner la sortie des deux premiers numéros. C'est ce qui nous permettra de donner de la visibilité à Sciences Humaines, et de faire découvrir ou redécouvrir notre magazine à un plus grand nombre de lecteurs."


Héloïse Lhérété rappelle que le magazine est indépendant, et a très peu de recours à la publicité pour préserver son indépendance : "ça passe aussi par le soutien de nos lecteurs, comme en ce moment pour cette campagne de financement."

Un magazine qui poursuit sa vie sur tous les supports ?

H.L : "Nous sommes très présents et depuis longtemps sur internet, on a archivé tous nos numéros depuis 1997. Nous avons des articles de très grande qualité qui se périment assez peu : un dossier sur l'économie, sur Lévi-Strauss... Notre site est une immense ressource documentaire.
Nos lecteurs sont attachés à la lecture "papier", et le papier reste très important pour nous, à la fois dans les kiosques ou pour l'abonnement. Nous avons pas loin de 25 000 abonnés papier. C'est dans les kiosques que les lecteurs nous découvrent. C'est difficile car il y a une vraie crise du kiosque en France : 900 à 1000 points de vente qui ferment chaque année en France."

Comment défendre un magazine de vulgarisation scientifique de nos jours ? 

H.L : "Il y a des titres concurrents, mais la particularité de Sciences Humaines, c'est d'être à la fois pédagogique et pluraliste. On essaye à la fois d'expliciter des idées nouvelles pour le plus grand nombre et nous portons aussi la conviction que la plupart des grands problèmes que l'on traverse sont transversaux. Par exemple, si on parle de santé actuellement, on en parle beaucoup aujourd'hui avec le Covid, il y a des informations médicales à avoir et des informations psychologiques, sociales, économiques.

On essaie d'ouvrir grand le spectre des sources et des champs d'intérêt, depuis la littérature jusqu'aux sciences et arts, en passant par les sciences sociales, la psychologie, la biologie. C'est notre spécificité ! Notre projet éditorial est à la fois très simple et très ambitieux : comprendre les humains et la société."

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