Coronavirus : 80 millions d'euros d'aides supplémentaires pour la viticulture

En déplacement dans le Cher ce mercredi 5 août, le Premier ministre Jean Castex a annoncé une rallonge au plan de soutien à la viticulture face à la crise du coronavirus. Au total, 250 millions d'euros sont mobilisés, 80 de plus que précédemment annoncé.

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À l'occasion d'un déplacement dans le Cher, dans les vignes de Sancerre, le Premier ministre accompagné par le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie, a annoncé ce mercredi 5 août de nouvelles aides à destination de la viticulture.

Après les 170 millions d'euros accordés en mai, le gouvernement a ajouté 76 millions. Ce qui fait un total de 246 millions d'euros, arrondis à 250 par le Premier ministre lors de sa prise de parole devant la presse.

"Nous allons porter le plan d'aides à 250 millions d'euros pour la viticulture. Nous veillerons à ce que ces aides puissent être distribuées le plus rapidement possible, car les besoins en trésorerie sont forts", a indiqué le Premier ministre Jean Castex.

Au total, les viticulteurs estiment que la crise sanitaire a engendré un manque à gagner d'au moins 1,5 milliard d'euros en raison de la mise à l'arrêt des bars, restaurants, rassemblements festifs et du tourisme. À la crise du nouveau coronavirus s'ajoute l'effet des sanctions américaines prononcées fin 2019 sur les vins de moins de 14 degrés (hors vins à bulles), en représailles à un différend commercial entre Airbus et Boeing.

"L'État, sous l'égide de mon prédécesseur était déjà fortement intervenu lors de la période la plus aiguë. Il va accroître son effort de solidarité à destination de ces artisans viticulteurs", a précisé Jean Castex. "En particulier dans cette région, c'est le surstockage de vin qui sera aidé, accompagné. Alors que dans d'autres régions, dans d'autres AOC, c'est plutôt la distillerie qui sera favorisée. Mais dans tous les cas, nous avons fait le choix de permettre à ces entreprises de passer cette crise dans les meilleures conditions possibles."

Le plan de relance dévoilé à la fin du mois d'août sera l'occasion de dévoiler de nouvelles mesures en direction des viticulteurs, pour "faire de cette crise un levier pour continuer à transformer l'économie de notre pays et la préparer à cette transition écologique qui est absolument indispensable", selon les mots du Premier ministre. "J'entends bien que la viticulture en particulier et l'agriculture en général trouvent dans ce plan de relance, à la fois sur le volet solidarité et sur le volet transformation, tout l'appui qui leur sera nécessaire." 
 

 

2,6 millions d'hectolitres à distiller

Selon Jérôme Despey, secrétaire général du syndicat agricole FNSEA, 119 millions d'euros viennent de crédits d'État français, et 127 millions sont pris "sur le budget viticole européen". Dans le détail, l'enveloppe additionnelle doit servir à renforcer les aides à la distillation (+56 millions, 211 au total) et au stockage des excédents (+20 millions, 35 millions au total).

"Je regrette néanmoins que cette aide de 246 millions d'euros prenne une partie du budget européen consacré à la viticulture", a toutefois souligné Jérôme Despey, en appelant à utiliser les fonds communautaires pour "des mesures structurantes pour les viticulteurs plutôt que pour des mesures de gestion de crise"

Le dispositif de distillation, permis par Bruxelles et financé sur fonds européens, subventionne la transformation des vins invendus en alcool qui servira dans la fabrication de bioéthanol, de parfums ou de gel hydroalcoolique. Ce seront donc quelque 2,6 millions d'hectolitres qui pourraient être transformés, a précisé ensuite le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie.

Les viticulteurs demandaient, eux, de quoi distiller 3 à 3,5 millions d'hectolitres pour faire de la place pour la prochaine vendange qui a débuté dans certaines régions du sud, et démarrera avec trois semaines d'avance, fin août, à Menetou-Salon.

Selon les représentants du secteur, la filière viticole française nécessitait un doublement des aides accordées jusqu'à présent (européennes et nationales), soit 350 millions d'euros au total, pour faire face à la crise.

Julien Denormandie a également annoncé que serait prolongé d'une année le dispositif d'exonérations patronales pour les travailleurs occasionnels. Il devait s'achever au 1er janvier 2021 alors qu'il bénéficie aux secteurs ayant des besoins extensifs en main d'oeuvre, dont les fruits et légumes et la viticulture.
 
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