Les services informatiques de la mairie de Montceau-les-Mines ont été victimes d'une cyber attaque, vendredi 3 décembre. Les pirates informatiques réclament une rançon contre le retour des données de la municipalité. Conséquence, la mairie ne peut pas fonctionner dans des conditions habituelles.
Une cyberattaque vise les systèmes informatiques de la ville de Montceau-les-Mines depuis vendredi 3 décembre. “Les systèmes informatiques de la Ville de Montceau-les-Mines ont été victimes d’une cyberattaque de type « rançongiciel » ce vendredi 3 décembre”, explique la maire Marie-Claude Jarrot, dans un communiqué de presse. Une information relayée sur Facebook.
La mairie à l'arrêt
Conséquence, la mairie est actuellement quasiment paralysée. “Les systèmes informatiques sont actuellement à l’arrêt, ce qui empêche les élus et les ressources humaines de la Ville d’avoir accès à leurs courriels et à leurs fichiers” explique la mairie.
Ce mardi matin, la ville n'est pas joignable par téléphone. Une adresse mail provisoire vient d'être mise en place pour les habitants.
Les activités informatiques à l’arrêt
Une attaque qui a un impact sur toutes les autres activités informatiques. “ Notre détermination à maintenir le paiement des factures des entreprises qui nous font confiance, à assurer le versement des salaires des agents et à préserver un accueil normal au centre de vaccination installé, depuis quelques jours, dans les anciens locaux de la CARMI au Bois du Verne, est pleine et entière;” écrivait la maire de Montceau-les-Mines lundi.
Ce mardi matin, la situation n’était toujours pas rentrée dans l’ordre. “C’est une cyberattaque classique avec une demande de rançon mais nous ne paierons pas”, détaille Marie-Claude Jarrot.“
"Ce qui compte c'est de payer les agents et les fournisseurs
Marie-Claude Jarrot, maire de Montceau-Les-Mines
C’est une situation de crise à laquelle la mairie est confrontée. Elle gère le plus urgent. “Ce qui compte c’est payer les agents et les fournisseurs”. Les salaires “seront assurés”, prévient la maire. Pour les factures c’est désormais à l’ancienne qu'elles se traitent. “On est repassés à une comptabilité manuelle.”
Pour les formalités auprès des administrés la situation est inédite et le service minimum est maintenu : “nous assurons les services à la population, les demandes d’états-civils, mariage ou décès... On en fait une partie à la main et une autre sous word”, précise Marie-Claude Jarrot. Pour les finances, cela se complique aussi. “J’ai repoussé mon exercice budgétaire en mars”.
Le centre de vaccination qui ne dépend pas du réseau informatique de la municipalité n'est pas touché. "Il fonctionne à plein régime", précise Marie-Claude Jarrot.
Face à la situation de crise, c’est au coup par coup que la municipalité s’organise. “30 ordinateurs individuels sont en cours de distribution auprès des agents de la mairie”.
Un retour à la normale mi-février
Des professionnels de la cybercriminalité sont sur le pont pour tenter de résoudre la situation. “Les services techniques de la Mairie, accompagnés d’experts en cybersécurité, sont pleinement mobilisés pour restaurer les logiciels”.
Mais dans le meilleur des cas, un retour à la normale n’est pas prévu avant mi-février. Une plainte a été déposée au commissariat.
La cybercriminalité en hausse
Le piratage informatique de la mairie de Montceau-les-Mines n’est pas un cas isolé. En février dernier, c’est la ville de Chalon-sur-Saône et le Grand-Chalon qui étaient victimes d’une cyberattaque.
A la même période les pirates s’en prenaient à des hôpitaux de régions voisines, ceux de Villefranche-sur-Saône et de Dax étaient touchés par une cyberattaque.
L’ère du tout numérique a vu l'émergence de cette cybercriminalité. “Plus de 90 000 victimes ont été assistées sur la plateforme en 2019, contre 28 855 en 2018, soit une augmentation de plus de 210 %”, peut-on lire sur le site de cybersurveillance du gouvernement.
De nombreuses attaques ont déjà eu lieu cette année en France et dans le monde. Bénéteau (constructeur de bateaux vendéen), l’armée française, Facebook et le réseau professionnel Linkedin, pour n’en citer que quelques-uns, en ont fait les frais.