Dans la Nièvre, le projet éolien "Vents de Loire", au coeur des vignobles de Pouilly-Fumé, continue de diviser la population. Le dossier est sur la table depuis 2015 et sera bientôt tranché par le tribunal administratif.
Un vent de tempête souffle toujours sur une partie des vignobles de la Nièvre. Au centre des crispations : le projet "Vents de Loire". Soit 8 éoliennes de 180 mètres de haut, dont les mâts seraient implantés au coeur du vignoble de Pouilly-Fumé.
Le projet soutenu par la préfecture et deux communes, mais fortement contesté par plusieurs associations. Elles craignent que cela ne nuise à leur patrimoine, au vignoble, et plus particulièrement aux coteaux du Pouilly-Fumé.
“C'est un territoire qui a été façonné par des générations de vignerons et qu'on va détruire. On est connus dans le monde entier et c'est pour nous absolument incompatible avec de l'industriel en plein milieu de ce territoire”, explique Quentin David, vigneron et président de l'association Robin des mâts.
On est un village de vignerons, on joue beaucoup sur le tourisme
Nathalie Liébard, maire (SE) de Saint-Andelain
Le projet est initié en 2015 par les communes de Saint-Laurent-l'Abbaye et Saint-Quentin-sur-Nohain. Mais leur voisine Saint-Andelain rejette cette idée, craignant des nuisances. “La covisibilité, l'œnotourisme, nous on est un village de vignerons, on joue beaucoup sur le tourisme et l’œnotourisme. Pour nous, cela va être un impact plutôt néfaste que positif”, s'insurge Nathalie Liébard, maire (SE) de Saint-Andelain.
Classement au patrimoine mondial de l’Unesco
Baisse de valeurs des habitations, impact sur la faune locale, et des sols argileux pas suffisamment stables. Alors qu'un classement au patrimoine mondial de l'UNESCO est à l'étude pour la vallée de Sancerre, les arguments contre les éoliennes s'accumulent. “La communauté de communes fait déjà largement le travail sur les énergies renouvelables. Donc il n'y a pas besoin d'un projet supplémentaire. On ne comprend pas cet acharnement alors qu'il y a tout cet environnement qui fait que cela n’est pas possible”, explique Perrine Goulet, députée de la Nièvre (Modem).
Le parc éolien peut s’intégrer dans le paysage
Syndicat d'Energies de la Nièvre
Dans un communiqué, le syndicat d'énergies de la Nièvre (SIEEN), co-porteur du projet, se veut rassurant. “Le parc éolien peut s'intégrer dans le paysage et des études plus poussées des sols accompagneront la construction”.
Le tribunal administratif de Dijon se prononcera sur la légalité de la procédure le 16 décembre prochain. Les opposants se disent prêts à faire remonter le dossier jusqu'au Conseil d'État.