Le confinement est une mesure que certains peuvent mal vivre. Coincés à la maison, internet semble le seul moyen de s'évader... Quand il fonctionne. Rencontre avec deux familles en Haute-Saône, confinées, mais déconnectées.

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Si vous trouvez le temps long, que le confinement vous pèse et l'ennui vous guette, pensez à Ophélie et Dorothée. Elles vivent à La Lanterne-et-les-Armonts, en Haute-Saône. "Chanceuses!" direz-vous ? Il est vrai qu'être confiné à la campagne, au vert, ça a ses avantages. On peut par exemple se balader dans les champs, s'assoupir dans l'herbe fraîche, bronzer près d'un arbre... De quoi en faire rêver plus d'un. Mais le rêve peut aussi virer au cauchemar quand la seule activité de la journée se résume à tendre le bras ici et là pour trouver du réseau.  

Allô ? Tu m'entends ? Allôôôôô ?

Une toute petite barre de réseau. C'est tout ce qu'ils demandent. Alors que le téléphone est le seul lien avec l'extérieur, Ophélie ne parvient même pas à avoir des nouvelles de ses amis. "C'est assez difficile" confie la jeune femme. Même dehors, sur la terrasse, ça ne passe pas. De quoi rendre le confinement encore plus long. 
 


Même combat, mêmes galères pour Dorothée. Elle a pris l'habitude de monter sur une chaise pour capter le réseau. Surtout quand le seul endroit où elle peut passer ses coups de fil, c'est devant la porte d'entrée. Pas toujours évident. Pas toujours une réussite. Quand elle entend son interlocuteur, lui ne l'entend pas. Et vice-versa. "On a l'impression que ça grésille énormément. Je suis obligée de raccrocher parce que j'entends rien du tout." 

Le problème n'est pas inhérent au confinement. Cela fait déjà longtemps que Dorothée a du mal à trouver du réseau, même si "ça fait plusieurs mois que c'est de pire en pire". Double peine pour la riveraine : confinée et déconnectée. "On fait avec... On trouve des endroits stratégiques." confie-t-elle. 
 
 

Des dépannages aléatoires


Gilles Martinet est le maire de La Lanterne-et-les-Armonts. "Quand on appelle pour signaler qu'un riverain n'a plus internet ni de téléphone, le dépannage ne se fait qu'au bout de 4-5 jours." Parfois, une deuxième intervention est nécessaire. "En dépannant une personne, ils en mettent une autre en panne donc ils sont obligés de revenir.

Depuis 4 ou 5 ans, le problème persiste. La Lanterne-et-les-Armonts fait partie d'une zone blanche : une zone du territoire qui n'est pas desservie par les moyens de télécommunication. Le maire est alors en première ligne pour résoudre tous ces soucis quotidien. "Ils viennent me voir parce que les 15 premiers jours, je n'avais pas de téléphone non plus.

Gilles Martinet ne croit pas que le confinement permettra de résoudre ces problématiques. "Mais on a l'habitude !" plaisante-t-il. Il devra s'armer de patience en attendant que la situation évolue, alors que l'installation de l'ADSL est prévue pour le deuxième semestre... 
 
 

La fibre, plus attendue que le déconfinement

La commune s'étend sur plus de mille hectares. L'habitat y est très dispersé. Alors la connexion, c'est un peu la loterie. Sebastien a contourné le problème en installant chez lui un amplificateur d'ondes qui lui permet d'avoir le téléphone fixe. Internet fonctionne aussi, permettant ainsi aux enfants de faire leurs devoirs. "C'est long pour ouvrir les pages quand on est tous connectés en même temps.

Le déconfinement ne semble pas être la seule attente des familles du plateau des 1000 étangs... S'accompagnera-t-il de l'arrivée de la fibre ? En Haute-Saône, on croise les doigts...

Le reportage d'A. Bilinski, F. Le Moing et A. Goiffon :


Un projet d'antenne relais de téléphonie dans ce secteur soulève l'opposition d'un certain nombre d'habitants


A La Lanterne-et-les-Armonts, un projet d’installation d’une antenne relais de téléphonie mobile oppose depuis plusieurs mois la mairie et une partie des habitants. Le collectif local « pour une antenne de téléphonie mobile éloignée des habitations » s’oppose au projet. Selon ce collectif, le projet d’antenne relais est pour l’instant figé. Selon ce même collectif, le village est bien en zone blanche de téléphonie mobile, mais le dérangement récurrent des lignes téléphoniques du village viendrait d’un vieux câble long de 3,5 km et qui part de Belmont. Un câble qui est réparé régulièrement mais pas changé par l’opérateur Orange, selon le collectif. Dans cette petite commune, la fibre devrait bientôt arriver. C'est l'organisme Haute-Saône numérique qui doit irriguer en fibre ce secteur.

 
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