Mardi 27 mars, le maire PS de Chenôve (Côte-d'Or) a annoncé au cours d'une conférence de presse qu'il retirait la délégation à son premier adjoint, Dominique Michel. Ce dernier aurait été l'auteur de courriers anonymes dénonçant un "favoritisme" pour l'attribution d'un marché à la mairie de Chenôve.
Soupçons de favoritismeTout aurait commencé en début d'année 2018, où deux courriers anonymes ont été adressés à la Présidence de l'Université de Bourgogne et au Rectorat de l'Académie de Dijon.
Ces courriers dénonçaient un conflit d'intérêt dans le cadre d'une délibération votée par le Conseil Municipal de Chenôve, votée en Septembre 2016.
Cette délibération officialisait une coopération scientifique entre la ville de Chenôve, l'Université de Bourgogne et le CNRS, via la Maison des Sciences de l'Homme, sur un projet de recherche expérimental en matière d'éducation.
Le programme de recherche d'une durée de 3 ans, était axé sur une évaluation de l'impact des nouvelles technologies sur les apprentissages des élèves et de leur réussite, suite à l'équipement des écoles de Chenôve mis en place depuis 2015.
Les lettres anonymes relèvent un conflit d'intérêt, qui mettent en cause le maire, Thierry Falconnet, mais aussi professionnellement, en qualité d'inspecteur de l'Education Nationale.
Elles mettent aussi en cause Jean Vigreux, conseiller municipal de Chenôve, universitaire en Histoire Contemporaine, et directeur de la Maison des Sciences de l'Homme, à l'Université de Bourgogne.
La troisième personne mise en cause est Justine Lagrange, directrice du cabinet du maire de Chenôve.
Plainte et enquête
Le maire de Chenôve a porté plainte contre X, à la suite de ces courriers anonymes, pour dénonciation calomnieuse. Les deux autres personnes incriminées dans les courriers l'ont fait également, le 22 janvier 2018.
Lors de l'enquête, les soupçons se sont portés sur le premier adjoint de la mairie de Chenôve, M.Dominique Michel.
Lors de son audition, ce dernier a avoué avoir rédigé les courriers.
Le retour de l'enquête est parvenu le 26 mars au Procureur de la République, et Thierry Falconnet l'a appris le 27 mars.
Se sentant "trahi" par son plus proche collaborateur, il a décidé d'informer les médias de sa décision.
Conséquences politiques
Naturellement, la confiance étant rompue entre le Maire et son adjoint, il lui a retiré sa délégation d'adjoint à la mairie de Chenôve. Un courrier lui sera adressé pour le notifier.
Le Conseil Municipal de la ville de Chenôve aura à se prononcer sur le retrait de la fonction de 1er adjoint lors de la séance du 9 avril, si M.Michel ne démissionnait pas.
M.Falconnet a ajouté lors de la conférence de presse, que "M.Michel pourra ainsi répondre devant la Justice de ses actes, les plaintes seront maintenues, il n'y aura pas d'arrangement de quelque manière que ce soit avec Dominique Michel"
Les explications de Thierry Falconnet, maire de Chenôve (PS)