Depuis ce samedi 10 juin, plusieurs communes de Côte-d'Or sont concernées par des mesures de restriction d'eau. Désormais habitués, après plusieurs années de sécheresse, certains habitants ont trouvé des solutions pour s'adapter.
Les premières mesures de restrictions sont tombées ce vendredi 9 juin. La préfecture a annoncé "une aggravation de la situation qui se traduit par le franchissement du seuil d'alerte sur deux zones d'alerte sécheresse du département." C'est le bassin versant Rhône-Méditerranée de Bèze - Albane et le bassin versant d'Arroux - Lacanche qui sont passés au stade supérieur.
À partir de ce samedi 10 juin, il est donc interdit dans les deux zones en état d'alerte d'arroser les pelouses et les jardins entre 11h et 18h, de laver sa voiture sauf dans les stations de lavage, ainsi que de remplir sa piscine. Les 12 zones restantes sont toujours au niveau vigilance.
"Tous les ans, c'est un peu plus bas"
Nous nous sommes rendus à Bèze, une des premières communes du département qui va devoir appliquer ces mesures. Lorsqu'il regarde la rivière parcourir le village, Raphaël Guillaume, un habitant, assure que son niveau n'a jamais été aussi bas que cette année. "Tous les ans, c'est un peu plus bas. Normalement, l'eau monte plusieurs dizaines de centimètres plus haut."
En été, on se dit qu'il y aura plus d'eau du tout. L'été dernier, les enfants pouvaient pratiquement marcher facilement dans la rivière.
Raphaël Guillaume
Le village pourrait être impacté sur le plan touristique. "On fait attention à cette ressource pour la commune. Si l'eau est trop basse, on va devoir fermer les grottes car les barques ne pourront plus passer, et c'est dommageable. On doit faire attention quotidiennement à notre consommation."
Les habitants s'adaptent
Face à cette situation, des habitants s'adaptent comme Madeleine Perron, en cultivant des fleurs peu gourmandes en eau, à l'image des bégonias ou des géraniums. "On s'aperçoit que maintenant il faut mettre moins de fleurs et prendre les plantes qui résistent à la sécheresse. Si je ne les arrose pas, ce n'est pas grave. C'est la réalité d'aujourd'hui, on doit s'adapter au manque d'eau."
Certains particuliers ont d'autres solutions. Yolande Geolle récupère l'eau de pluie depuis des années. Elle est par conséquent moins concernée par les nouvelles mesures de restriction. "On a environ 4 500 litres. On arrose le matin à 7 h, et le soir vers 21 h pour que l'eau s'évapore moins vite comme il fait moins chaud. On fait beaucoup d'économie", explique-t-elle.
Pour le moment, les réserves d'eau de pluie ne sont pas concernées par les restrictions. Un avantage écologique, mais aussi économique... Surtout quand il s'agit de remplir sa piscine comme chez Véronique Roblet-Roux, une autre habitante de la commune. "On a deux récupérateurs d'eau de pluie qui font 1 000 litres chacun pour remplir la piscine. On sait que c'est compliqué, je ne plante plus de fleurs pour ne pas avoir à arroser. On peut être économe en ayant une pisicne, nous on ne la vide pas l'hiver. Mais il faut avoir les moyens de le faire."
Véronique a tout de même pris des précautions face au manque d'eau. "On fait très attention. Quand on lave la salade, on garde l'eau pour remplir les plantes intérieures. On ne plante plus de plantes à l'extérieur. Avoir une jolie maison c'est bien, mais il faut penser à la nature."
La Côte-d'Or est le deuxième département à avoir pris des mesures dans la région après la Nièvre, où 119 communes sont concernées. Des mesures qui pourraient être renforcées dans les prochains jours.
- Avec Sébastien Kerroux et Valentin Chatelier