Sécheresse : arrosage du jardin, protection du potager, les conseils pour bien aborder l'été

Mauvaise nouvelle : la sécheresse est solidement installée. Et ça ne devrait pas s’arranger. Bonne nouvelle : il est encore possible de limiter les dégâts dans votre jardin potager. Voici les conseils pour assurer de bonnes récoltes en 2023. Et aménager son jardin en prévision des prochaines sécheresses.

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Les jardiniers amateurs ont de la chance : quel que soit le niveau d’alerte sécheresse, même en cas de crise, l’arrosage du potager reste autorisé. À condition de ne pas le faire entre 9 h 00 et 20 h 00, aux heures les plus chaudes.

On pourrait se contenter de cette réglementation et continuer d'arroser abondamment, comme avant la crise climatique. Mais votre facture d'eau va s'envoler !

Mes plantes souffrent de la chaleur, que faire en urgence ?

Vous faites partie de ces jardiniers optimistes, qui espèrent toujours la pluie salvatrice ? Ou qui ont peu de temps à consacrer à leur loisir ? Voici les conseils urgents qui pourraient sauver votre saison et récolter fruits et légumes, presque normalement.

Première règle : pas d'arrosage dans la journée, afin de limiter l'évaporation.

Deuxième règle : il est préférable d'arroser en abondance, mais pas tous les jours. Comme l'explique Simon Courbet, horticulteur à Amagney, dans le Doubs, et président en Bourgogne Franche-Comté de "Verdir", la fédération nationale des producteurs de l’horticulture et des pépinières :

La tomate, par exemple, a un système racinaire pivotant, qui va chercher l'eau en profondeur. Si on arrose tous les jours, les racines vont se développer en surface, et la plante sera moins résistante à la sécheresse.

Simon Courbet, horticulteur à Amagney, dans le Doubs.

Simon Courbet préconise d'arroser tôt le matin, pas le soir, car les plantes entrent en dormance et n'absorbent pas l'eau.

Arroser selon les disponibilités du jardinier

André Racine est jardinier amateur, à École-Valentin, dans le Doubs. Son terrain fait partie de l'association des jardins et vergers familiaux de Besançon et environs.

Selon lui, l'arrosage tard le soir a aussi un avantage : il permet à l'eau de pénétrer en profondeur dans le sol. Elle sera disponible le matin pour les plantes. Il précise :

Tout dépend de la disponibilité des gens, de leur travail ! On peut arroser très tôt le matin, ou au contraire tard le soir, après le travail, il ne faut pas culpabiliser ! 

André Racine, jardinier amateur aux jardins familiaux de Besançon

Pailler, pour moins arroser

Au moins de juin, la plupart des plantes sont déjà hautes. Il faut donc couvrir le sol entre les plantes potagères. Le "paillis" conserve la fraîcheur du sol, réduit l'évaporation et limite la pousse des adventices, les "mauvaises herbes".

Sur ce point, Simon Courbet conseille de déposer un paillis de 3 à 5 centimètres d'épaisseur constitué de miscanthus, des graminées, en vente dans la plupart des jardineries ou chez les horticulteurs. 

Dans la liste des paillis, André Racine ajoute les tontes de gazon, de la paille ou tout autre déchet végétal dont peut disposer le jardinier amateur.

Là où la terre resterait à nu, le binage permet de casser la croûte dure qui se forme à la surface du sol et empêche l'infiltration de l'eau. 

Et pour l'année prochaine, que faire pour anticiper une nouvelle sécheresse ?

Un bon jardinier est d'abord... un travailleur manuel !

Il faut ajouter de la matière organique, fumier, compost ou terreau du commerce, on apporte ainsi les nutriments nécessaires aux plantes et on augmente la capacité du sol à retenir l’eau.

André Racine, jardinier amateur

Se préparer à de nouvelles périodes de sécheresse, c'est aussi repenser l'arrosage de son jardin. Récupération de l'eau de pluie dans des cuves, installation d'un arrosage goutte à goutte, qui apporte l'eau au pied des plantes : ce sont des investissements onéreux, mais rentables sur le long terme.

Autre solution, la pose de "oyas". Il s'agit d'une technique ancestrale. Ce sont des jarres en terre cuite, remplies d'eau et enterrées.

Les jarres sont poreuses. L'eau va se diffuser dans le sol par capillarité et atteindre le système racinaire des plantes. Les oyas permettent une distribution de l'eau lente et efficace. Mais le prix est élevé, jusqu'à 200 euros pour les plus gros modèles, des réservoirs de 35 litres.

Y a-t-il des plantes qui résistent à la sécheresse ?

Un moyen simple de limiter les dégâts en cas de sécheresse est de favoriser certaines plantes, qui résistent assez bien au manque d'eau. Voici les plus connues dans le potager :

  • carottes
  • panais
  • topinambours
  • betterave rouge
  • laitue Batavia
  • mâche
  • chou de Bruxelles
  • chou pommé
  • pois
  • fève
  • haricot
  • soja potager
  • ail
  • oignon
  • échalote
  • romarin
  • sauge
  • thym

Et quelles plantes sacrifier si la sécheresse et la canicule sont intenses ?

En période de forte canicule, l'arrosage de tous les végétaux peut se révéler impossible. Alors, plutôt que de tout perdre :

  • Au potager, privilégiez l’arrosage des légumes auxquels vous tenez le plus.
  • Arrosez les arbres plantés au cours de l’année précédente.
  • Sacrifiez les plantes annuelles, elles sont moins onéreuses à remplacer.
  • N'arrosez pas la pelouse. Elle reverdira dès la première pluie.

Le jardinage pour protéger le climat ?

Simon Courbet tient à relativiser les conséquences du jardinage sur la ressource en eau  : "l'arrosage d'un potager, c'est minime par rapport à l'eau utilisée pour laver la voiture ou remplir une piscine !". Il ajoute :

Le végétal n'est pas une contrainte, mais un atout ! Les plantes, c'est la biodiversité, elles apportent de l'ombre et ralentissent l'évaporation de l'eau.

Simon Courbet, horticulteur à Amagney, dans le Doubs

Tous les jardiniers amateurs vous le diront : jardiner, c'est le plaisir de récolter ses propres fruits et légumes. Parfois de faire des économies sur le budget alimentaire. C'est aussi un art de vivre, au plus près de la nature. Aujourd'hui, avec les changements climatiques et les sécheresses à répétition, c'est peut-être devenu un moyen de lutter en faveur du climat.

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