Chaque année, trop de ces amphibiens se font écraser sur la route du Val-Suzon, au nord de Dijon (Côte-d'Or). Alors, chaque fin d'hiver, depuis 2007, les membres du Groupe naturaliste de l'Université de Bourgogne installent un filet de protection sur 1 kilomètre le long de D7 pour les sauver.
Dans le Val-Suzon, réserve naturelle, classée Natura 2000, forêt d'exception et Réserve Naturelle Régionale, une population de "bufos bufos", plus connus sous le nom de crapauds communs, se reproduit dans les cours d'eau à chaque début de printemps. Dès le mois de mars, près d'un millier de spécimens se déplacent pour aller près de la rivière du Suzon pour pondre leurs œufs.
Gros problème pour eux : la route départementale 7 qui traverse leur chemin migratoire. Et sur ce tronçon de plusieurs centaines de mètres, la mortalité routière de ces crapauds est extrêmement élevée.
Une barrière de protection d'1 km
Depuis 2007, les membres du Groupe Naturaliste Universitaire de Bourgogne (GNUB) se mobilisent pour éviter que les crapauds qui hibernent dans la forêt ne soient écrasés par des voitures. "Les crapauds qui sortent d'hibernation et qui vont venir se reproduire dans le Suzon vont venir traverser la route. Depuis quelques années, il y a une grosse problématique d'écrasement sur la route" souligne Solal Maire, volontaire en service civique au GNUB. "On a donc mis en place différents dispositifs pour les faire traverser manuellement et pour qu'ils ne se fassent pas écraser."
Chaque hiver, à la même période, des bénévoles installent un dispositif de protection sur 1 km. Ce dispositif consiste à poser des filets le long de la route et à disposer des seaux dans la terre pour récupérer le maximum de batraciens. Jusqu'à mi-avril, chaque jour, à tour de rôle, les membres du GNUB viennent récupérer ces crapauds piégés pour leur faire traverser la route.
"En ce moment, on est en plein pic de migration. Cette année, ils ont tardé à descendre", explique Solal Maire. Lors du pic de migration le 27 mars dernier, 268 crapauds ont pu être sauvés dans la même matinée.
Les amphibiens porteurs de maladies
Cette opération de sauvetage permet également aux membres du GNUB de compter les individus, par sexe, et de vérifier leur état de santé. Beaucoup sont malades et présentent des mycoses. "C'est une mycose qui est très transmissible chez les amphibiens et touche beaucoup les populations. On vérifie si chaque amphibien est infecté ou pas" explique Naomi Cureau, présidente du GNUB.
Les membres du groupe naturaliste ne sont pas les seuls dans la région à mener des opérations de protection comme celle-ci. Ce type d'opération est interdite sauf autorisation de la direction régionale de l'environnement.