Côte-d'Or : pourquoi un centre dentaire est suspendu par l'ARS ?

L’Agence Régionale de Santé a décidé de suspendre l’activité du centre dentaire Proxidentaire à Chevigny-Saint-Sauveur, près de Dijon. Les motifs invoqués concernent des manquements sur la qualité des soins et la sécurité des patients. Sur place, c'est l'incompréhension.

L'information est tombée ce mercredi 9 juin 2021 par voie de communiqué de presse. L’Agence Régionale de Santé de Bourgogne-Franche-Comté a décidé de suspendre l’activité du centre dentaire Proxidentaire, à Chevigny-Saint-Sauveur, en Côte-d’Or.

Cette décision fait suite au signalement d'un patient portant sur « divers manquements de nature à mettre en cause la qualité et la sécurité des soins » et à une inspection sanitaire diligentée le 6 juin dernier. « Ces manquements portent notamment sur la qualification du personnel, les règles d’hygiène et de désinfection, mais aussi les règles de distanciation et les mesures de prévention élémentaires liées à l’épidémie de Covid. », précise le communiqué de presse de l’ARS.

Nous avons pu prendre connaissance de la liste des griefs reprochés. Non distanciation des sièges en salle d'attente, absence de friction systématique des mains avec une solution hydro-alcoolique pour les patients entrant dans le centre, non-respect du temps d'aération, absence de port de masque FFP2, de lunette de protection ou de formation à la désinfection et stérilisation pour les aides dentaires ou encore absence de justificatif d'inscription à l'Ordre pour les praticiens lors du contrôle font partie.

Cette mesure est assortie d’une mise en demeure de la direction du centre de remédier aux manquements constatés. Elle a un délai de 2 mois pour se mettre en conformité sur les vingt points relevés par l'ARS.

Une fermeture contestée par la direction de ce centre

Dans ce centre dentaire ouvert il y a onze mois, c'est l'incompréhension face aux reproches adressés par l'ARS. Jean-Christophe Marie, le gérant, a ouvert les portes du cabinet à notre équipe de reportage. Selon lui, 80% des préconisations des autorités sanitaires sont déjà remplies.

Concernant l'absence de possibilité d'aération de salles de soin mise en exergue par l'ARS, la direction plaide la bonne foi. « Nous avons un système air/air avec extraction extérieure dans chacune de nos salles. Si on nous recommande d'augmenter la filtration avec un certain type de filtre, on le fera. On ira même plus loin que les recommandations de l'ARS puisqu’on va mettre en plus des traitements d'air par UV. », assure Jean-Christophe Marie, qui affirme que les plans des locaux du centre dentaire étaient bien connus de l'ARS dans le cadre du dossier d'ouverture. 

« Nous n'avons pas à rougir de la propreté et des moyens techniques qu'on met à disposition des praticiens. »

Jean-Christophe Marie, gérant du centre dentaire

Ce dernier s'agace même d'être ainsi montré du doigt : « nous n'avons pas à rougir de la propreté et des moyens techniques qu'on met à disposition des praticiens. » La méthode a également choqué son équipe. Selon les personnels de ce centre dentaire, dimanche dernier, une quinzaine de personnes dont des membres de force de l'ordre ont investi les lieux pour procéder à une inspection et interroger les patients. 

« On a tous été très perturbés, patients comme personnels. Ils ont laissé finir les soins des patients qui étaient au fauteuil, les autres ont été mis dehors. On se demandait ce qu'on avait fait de mal alors qu'on rend service à une grosse patientèle. Les gens viennent de loin, ils nous supplient au téléphone "Soignez-moi! On va aller où!". », se désole Isabelle Dusza, secrétaire au centre dentaire.

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