Les Jeunes Agriculteurs de Bourgogne Franche-Comté manifestent à Dijon ce mardi 19 décembre depuis 10h00 place de la République, pour mettre les pouvoirs publics "face à l'incohérence de leurs décisions et faire bouger les lignes". Ils dénoncent les accords de libre échange CETA-MERCOSUR.
Manifestation puis rencontre avec la PréfèteIls sont une trentaine d'Agriculteurs venus de tous les départements de Bourgogne-Franche-Comté. Ils sont venus dénoncer les accords de libre échange CETA-Mercosur, qui vont entraîner selon eux une concurrence fatale à la production nationale.
Une conférence de presse sera organisée à 12h00 devant la Préfecture après la rencontre avec le cabinet de la préfète à 11h30.
Les Jeunes Agriculteurs espèrent une action du gouvernement contre l'accord CETA-Mercosur.
"Les Jeunes Agriculteurs attendent un soutien fort du gouvernement, la France doit refuser la signature de cet accord et la profession n’y dérogera pas. Nous continuerons à revendiquer le droit à la transparence pour les consommateurs"
Les Jeunes Agriculteurs demandent de la cohérence
L’accord entre les pays du Mercosur et l’Europe, en négociation depuis plus de 10 ans, devrait être signé en janvier. La signature de cet accord est inacceptable pour la profession, comme l’était celle du CETA il y a quelques mois.
Les accords avec les pays du Mercosur et le Canada font peser une menace sans précédent sur l’élevage bovin et la viande française et impactera toutes les filières. Ce sont 20 à 30 000 emplois d’éleveurs qui pourraient disparaître sous le seul poids des importations cumulées (environ 200 000 tonnes) de ces viandes canadiennes et sud-américaines, issues de systèmes de production peu ou pas règlementés. En effet plus de 40 substances interdites en France sont autorisées au Canada et dans les pays du Mercosur.
Mais la viande n’est pas la seule concernée : volaille (90 000t), porc (17 000t), oeufs (2 400t), produits laitiers (15 000t de poudre de lait), sucre (100 000t), céréales (750 000t), etc. vont aussi être importés par an suite à la signature du traité avec les pays du Mercosur.
Cette signature va totalement à l’encontre des conclusions des états généraux de l'alimentation, qui prônent un modèle alimentaire de demain plus juste, plus sain et plus durable.
Qu'est-ce que le MERCOSUR ?
Le Marché commun du Sud, couramment abrégé Mercosur (de l'espagnol Mercado Común del Sur) est une communauté économique qui regroupe plusieurs pays de l'Amérique du Sud.
Il est composé de l'Argentine, du Brésil, du Paraguay, de l'Uruguay, du Venezuela. On trouve également des pays associés tels que le Chili, la Colombie, le Pérou ou l’Équateur.
La Bolivie a signé son acte d'adhésion le 7 décembre 2012 mais il manque encore les ratifications du Brésil et du Paraguay.
En 2015, un protocole amendé prenant en compte le retour du Paraguay dans l'institution est ajouté au traité d'adhésion. Pour l'instant le pays conserve son statut de membre associé.
Il fut créé le 26 mars 1991 par le traité d'Asunción qui établit : « La libre circulation des biens, services et des facteurs productifs entre les pays dans l'établissement d'un arsenal externe commun et l'adoption d'une politique commerciale commune, la coordination de politiques macroéconomiques et sectorielles entre les États et l'harmonisation des législations pour atteindre un renforcement du processus d'intégration ».
Actuellement, le Mercosur permet la libre circulation des citoyens. Les langues officielles sont l'espagnol et le portugais selon l'article 46 du protocole d'Ouro Preto (pt). Le guarani jouit du même statut depuis la décision 35/06 du Consejo Mercado Común (2006).
Le Mercosur représente 82,3 % du PIB total de l'Amérique du Sud et d'autre part, se constitue comme la zone économique et la plateforme industrielle la plus dynamique et compétitive de tout l’hémisphère sud. Il est considéré comme le 4e bloc économique du monde en termes de volume d'échange[