France 3 Bourgogne vous propose des portraits de jeunes qui ont 20 ans dans les années 2020. Rencontre aujourd'hui avec Mathilde, étudiante en psychologie et porteuse d'un handicap, suite à sa naissance prématurée.
" Maintenant ça va mieux, mais il y a eu une époque où le regard des autres était très compliqué pour moi " . À seulement 22 ans, Mathilde aborde librement le sujet de son handicap. Un handicap qu'elle porte depuis sa naissance et qui la contraint aujourd'hui à se déplacer en fauteuil roulant.
Un handicap apparu à la naissance
" Je suis née prématurée, j’ai manqué d’oxygène à la naissance ce qui fait que j’ai des problèmes d’équilibre, explique la jeune femme. Il y a aussi des troubles associés : j’ai des difficultés à me repérer dans l’espace, une certaine lenteur dans les gestes. Pour écrire par exemple. J'ai une main qui a plus de mal que l’autre. "
Depuis sa naissance, Mathilde apprend à vivre avec son handicap. Elle se démène pour vivre une vie " normale " et poursuivre des études. Son rêve : devenir psychologue. " Ce qui m'énerve un peu et que j'essaie de valoriser c'est que ce n'est pas parce que l'on est handicapé que l'on ne peut rien faire ".
" On a déjà du mal à se déplacer donc si on ne voit plus le monde qui nous entoure... "
Actuellement étudiante en première année de psychologie, Mathilde suit les cours depuis chez elle, distanciel oblige. Pour l’accompagner, elle peut compter sur l’aide d’une " preneuse de note " , une étudiante de sa promotion rémunérée par l’université pour venir en aide aux personnes porteuses de handicap en les accompagnant dans la prise de notes des cours.
" Le distanciel m’apporte quand même un certain apaisement au niveau des cours. Au niveau logistique et au niveau du transport ça m’a permis de ne pas avoir cette contrainte en plus " explique la Dijonnaise.
Toutefois, Mathilde subit également la détresse psychologique des étudiants de sa génération. Pour elle, le fait de ne plus aller à l'université " enlève de la sociabilisation. Pour nous, les personnes porteuses de handicap, c’est encore plus dur. On a déjà du mal à se déplacer donc si on ne voit plus le monde qui nous entoure c’est encore plus compliqué ".
" J'ai la chance d'être entourée "
Malgré tous ces obstacles, Mathilde garde le cap. Pour mener à bien son " combat ", elle peut compter sur ses proches. " J’ai la chance d'être entourée par mon papa, ma maman et mon grand frère " concède-t-elle.
Mathilde peut aussi compter sur son petit ami, Rémi, lui aussi porteur d'un handicap. " Ça fait un an et demi que je suis avec Rémi. J’ai beaucoup de chances, il m’aide au quotidien, que cela soit dans les bons ou dans les mauvais moments. Je trouve que l’on se complète parce que lui ne voit pas et moi je ne marche pas. Des fois, c’est moi qui suis ses yeux et lui mes jambes " sourit l'étudiante.
Son petit ami complète :" J’ai été séduit par sa force et son courage. Il y a bien des moments de doute, mais c’est courant dans le handicap et ça ne l’empêche pas d’avancer. C’est ce que j’admire chez elle. "
Dans 20 ans, Mathilde se voit psychologue et mère de famille. Plus que tout elle souhaite continuer son combat pour l'intégration des personnes porteuses de handicap dans la société. " C'est dommage de passer à côté de sa vie parce que l'on a un handicap " conclut Mathilde.
Le reportage de Maryline Barate, Rodolphe Augier, Vincent Gendrot et Philippe Sabatier :