Coronavirus Covid-19 : ces salariés qui veulent continuer de télétravailler après la crise

Avec la mise en place du confinement, le télétravail est devenu une réalité pour de nombreux Français. Pour la plupart c'était une première, à marche forcée. Certains ont apprécié l'expérience et envisagent de poursuivre ce mode de travail après la crise.

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"Disons qu'il a fallu une semaine ou quinze jours pour prendre le rythme. Mais ça y est, là on est sur un rythme de croisière".

Marie Girardot est responsable d'une équipe d'une dizaine de personnes chez C Page, une entreprise qui édite des logiciels pour les hôpitaux. Jusqu'ici, le télétravail n'était qu'à l'état de projet dans son entreprise. Avec le coronavirus, tout s'est accéléré.

Comme des millions de Français, elle a dû apprendre à travailler autrement, à distance. Une fois les craintes des premiers jours évacuées, Marie Girardot apprécie plutôt ce mode de fonctionnement. Ne serait-ce que pour limiter son temps derrière le volant, elle qui fait d'habitude chaque jour la navette entre son domicile près de Dole et son bureau à Dijon.

"Je me rends compte que je fais autant d'heures voire un peu plus en télétravail. Par contre, j'ai quasiment deux heures de trajet en moins, plus le repas que je peux partager avec mes enfants et mon conjoint. Donc forcément c'est un plus qui n'est pas négligeable", explique-t-elle. 

Évidemment le télétravail a bouleversé l'organisation. Mais après quelques jours de tâtonnement, son équipe travaille désormais efficacement. Presque aussi facilement qu'en open space.

Les collaborateurs font un point deux fois par jour. Entre ces réunions en visio, chacun peut se concentrer sur ses tâches, sans être constamment dérangé.

"J'avoue que je pensais que ce serait plus compliqué. J'ai été assez étonnée qu'on arrive à maintenir une qualité de travail comme celle-ci malgré la distance", confie la responsable. 

Au 11 mai, le télétravail va se poursuivre le plus possible, comme le préconise le gouvernement. "On aurait des grosses difficultés à ce niveau là, peut-être qu'on verrait les choses autrement. Mais là, on arrive à maintenir notre travail et à avoir quasiment autant d'efficacité que quand on était au bureau", ajoute Marie Girardot.

Elle envisage déjà prolonger l'expérience au delà de la crise sanitaire. "Ça m'intéressait déjà de faire du télétravail. Mais je ne savais pas trop où je m'embarquais. Donc ça a été un mal pour un bien parce que ça nous a permis de tester. Et je me rends compte qu'on a très bien fonctionné en télétravail."

Ça ne peut pas être fait à 100% du temps. Mais être un ou deux jours par semaine en télétravail, notamment pour moi qui habite à cinquante kilomètres de mon lieu de travail, c'est sûr que c'est un plus.

 

"Une concentration différente"

Éric Aumaréchal, acheteur pour Jtekt à Chevigny-Saint-Sauveur près de Dijon, s'est lui aussi mis au télétravail brusquement. "On a été très actifs pour pouvoir acheter tout ce qu'il fallait pour la reprise de mes collègues, notamment des masques, des gels. Des choses qui étaient introuvables partout. Ça nous a pris beaucoup de temps", raconte-t-il. Le télétravail, il y pensait mais ne l'avait pas encore mis en pratique. Et pour lui, "c'est 100% positif."

"J'ai été agréablement surpris. Ça nous offre une concentration différente qu'en open space, où on est souvent dérangé. J'ai toujours été quelqu'un de terrain. J'ai besoin d'avoir un peu de contact mais aujourd'hui ça ne me pénalise pas plus que ça. J'ai trouvé un équilibre sur la façon de travailler, gérer les fournisseurs, les clients, les prestataires. Je trouve ça très bien."
 

Je me sens beaucoup moins stressé sur ma journée. Je suis plus calme, plus détendu. 


Il imagine déjà prolonger ce fonctionnement après la crise. Et il a déjà en tête l'emploi du temps idéal : "Lundi à l'entreprise, les trois jours qui suivent à la maison et le vendredi à l'entreprise pour faire le point sur la semaine. Cette organisation me suffirait."

Chez C Page, le télétravail pourrait prendre plus d'ampleur une fois la crise passée, selon son directeur général David Boussard. "C'est un projet en interne qui s'est forcément accéléré. Le premier bilan est qu'être en permanence en télétravail ce n'est pas acceptable pour les collaborateurs. Mais quelques jours par semaine, cela semble plutôt intéressant. Cela permet d'avoir des moments de réflexion plus intenses, c'est extrêmement intéressant."

"Quand vous êtes en permanence au bureau, vous êtes un peu la tête dans le guidon. Quand vous êtes à la maison, vous avez la capacité de prendre plus de recul par rapport aux événements",
explique le dirigeant. En septembre, on aura je pense la capacité de faire et du télétravail et du travail au bureau."

Et ils ne seront vraisemblablement pas les seuls. Selon un sondage de l'Ifop, 70% des cadres souhaiteraient continuer à faire du télétravail après le confinement, 41% voudraient même en faire davantage. Et sur le principe, leur demande pourrait être acceptée par leur hiérarchie dans 79% des cas.
 
* Étude Ifop menée du 21 au 26 avril 2020 auprès d’un échantillon de 1 000 cadres français en activité, représentatif la population cadre âgée de 18 ans et plus.
 
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