Ce samedi 18 février, environ 250 personnes se sont rassemblées dans le centre-ville de Dijon. L'objectif : avoir des réponses concernant la mise en place de ce qui serait une caméra de surveillance cachée dans le quartier des Tanneries.
La découverte remonte au mois d'octobre 2022. Des habitants des Tanneries, cet espace autogéré "d'opposition et de lutte" de Dijon (Côte-d'Or), disent avoir remarqué un drôle de boîtier fixé à un poteau électrique, à proximité du bâtiment qu'ils occupent. Leur curiosité piquée, ils décident d'inspecter l'objet... Et quelle n'est pas leur surprise lorsqu'ils découvrent, à l'intérieur, une caméra.
Quatre mois plus tard, plusieurs collectifs ont décidé de prendre la parole au cinéma Eldorado, dénonçant une "surveillance policière illégale". Ce samedi 18 février, ils ont présenté le matériel de surveillance trouvé aux Tanneries. Ils évoquent une "vue imprenable à huit mètres de hauteur avec toutes les données transmises en direct". La ligue des droits de l'Homme était sur place.
Un cortège de 250 personnes
Sans réponse de la préfecture, les collectifs ont décidé de se rassembler à 14 heures place Place François Rude. "Un bal masqué et festif" a été organisé pour manifester leur mécontentement, malgré l'interdiction des forces de l'ordre. Des contrôles d'identité ainsi que des fouilles ont été effectuées par les autorités qui estimaient possibles des troubles à l'ordre public.
Cela n'a pas empêché plus de 250 personnes de se rassembler, désireuses d'avoir des réponses sur l'installation de ces fameuses caméras. La manifestation s'est déroulée dans le calme, jusqu'à la mairie. Les forces de l'ordre ont accompagné le cortège, mais ne sont pas intervenues.
"Est-ce qu'on a peur de nous ?"
L'objectif de cette journée est claire : obtenir des réponses. "Qui filme et pourquoi ? Cela permettrait de clarifier la situation. On part dans toute sorte de suppositions, on imagine des choses. Mais nous n'avons pour le moment aucune réponse, c'est pour ça qu'on prend la parole aujourd'hui", affirme Théo Contis, co-secrétaire départemental du syndicat Solidaires 21.
Aujourd'hui, les collectifs s'interrogent sur la mise en place de ces caméras de surveillance. "Cela doit questionner sur l'état de notre société, encore plus sur certains projets de loi de surveillance de masse qui arrivent avec les Jeux olympiques. Il y a la nécessité de se dire pourquoi sommes-nous épier de manière permanente. Est-ce qu'il y a une nécessité à nous contrôler, est-ce qu'on a peur de nous ?"
De nombreux groupes d'actions locaux de la France insoumise ont réagi et apporté leur soutien aux collectifs. Ils demandent également "une enquête pour déterminer la
provenance de ces caméras dissimulées sur la voie publique. Il faut protéger les dijonnais d’une surveillance mise en place hors de tout cadre réglementaire en utilisant les équipements municipaux."
Contactée par nos soins, la préfecture nous informe qu'elle n'a jamais été saisie à propos de cette affaire et n'a donc aucune réponse à apporter.