Samedi soir 2 juin, le DFCO se déplaçait au Havre pour la dernière journée de championnat de Ligue 2. Dans un match remporté par Le Havre Athletic Club 1-0, le DFCO n'a pas réussi à conserver sa place en L2. Un retour en National, 19 ans après l'avoir quitté.
Au lendemain de la rencontre contre le Havre, les supporters du DFCO étaient de retour à leur local, pour une assemblée générale. La redescente en National était "inévitable" selon eux.
"On ne pouvait pas ne pas être derrière notre équipe !"
19 supporters partis de Dijon vendredi sont allés soutenir leur club jusqu'au bout. Martine Dubief, membre de l'association de supporters "Les Téméraires", s'explique : "Vu le contexte, on ne pouvait pas ne pas être derrière notre équipe, jusqu'au dernier moment !"
C'était selon elle "une soirée compliquée, c'était compliqué en fait tout le match ! On y a cru jusqu'au bout !"
Alors est-ce que cette descente était-elle attendue ? La supporter ne cache pas sa déception, mais demeure réaliste dans son analyse : "Aujourd'hui c'est clair, on a encore du mal à l'intégrer. Pour le club, ça fait plusieurs saisons que c'était difficile pour le DFCO, plusieurs saisons où on frôlait la catastrophe. Je pense qu'à un moment donné, il faut en tirer les leçons aussi. Pour le club, il ne faut pas rester longtemps en National. Il faut vraiment que ce soit qu'une année et qu'on remonte vite, pour ne pas risquer de s'éterniser dans les coulisses du football français."
Pour Jordan, autre supporter membre des "Téméraires", la descente paraissait inévitable, mais le club possède de la ressource pour remonter : "Au vu de la saison on ne peut pas dire que ce soit une surprise, on a cru en Pascal Dupraz, on y croit toujours, il a fait un boulot extraordinaire ! Au niveau du club, au niveau des structures, on ne mérite pas le National, on doit remonter au plus vite."
Dijon, pas vraiment une terre de football ?
Souvent, la froideur du public dijonnais dans le stade Gaston Gérard est évoquée lors des rencontres. Martine montre un regard critique sur le public dijonnais : "Dijon c'est difficile, on n'a pas un public qui est fervent supporter du club, on a plus des spectateurs qui sont prêts à siffler dès que ça ne va pas comme ils veulent."
Pourtant le DFCO a évolué à deux reprises en Ligue 1, de 2010 à 2011 et de 2016 à 2021. Une situation où le club évoluant en élite, avait démontré toutes ses qualités. Martine rappelle qu'"on a connu un stade qui était capable d'être plein, avec un minimum de ferveur. Je me rappelle quand même qu'on arrivait à faire des olas pendant les matchs de Ligue 1."
Martine se souvient "qu'on arrivait quand même à mobiliser des gens qui étaient venus voir les Marseillais, les joueurs de Paris. Ça veut peut-être dire qu'en fait le public de Dijon, il n'est là que pour de la Ligue 1. D'où la nécessité de remonter très vite en Ligue 2 pour avoir l'espoir de reconnaître à nouveau la Ligue 1 !"
Un club de supporters toujours avec son équipe
Philippe Duchatel, coprésident des "Téméraires", ne change pas de cap. Même si l'équipe évolue en National la saison prochaine, pas de souci pour lui : "on va continuer à exister, à supporter ce DFCO en National. "
En ce jour d'assemblée générale du club, déjà une cinquantaine d'inscriptions enregistrées. Un démarrage qui confirme la fidélité des supporters : "On commence les inscriptions aujourd'hui, on était à 230 adhérents l'an passé. On est montés à 630 adhérents lors de la montée en Ligue 1, et puis avec le Covid, les mauvais résultats qui s'enchaînent, ça descend !"
Le National ramène le DFCO 19 ans en arrière, à l'aube de sa montée en Ligue 2, un retour au niveau d'antan du club. Et la remontée n'est pas une gageure pour les supporters, ils y croient fermement, comme le rappelle Philippe Duchatel : "On va essayer de revivre une montée comme on a connu en 2003-2004, quand on est montés avec Rudy Garcia (l'entraîneur de l'époque ndlr), pourquoi on ne remonterait pas l'année prochaine pour repartir sur de bonnes bases ?"