Le DFCO sera-t-il toujours en Ligue 2 au coup d'envoi de la saison 2023-2024 ? Rien n'est moins sûr. Avant-dernier au classement, avec 7 points de retard sur le premier non relégable, les Dijonnais semblent filer tout droit vers la relégation. L'arrivée de Pascal Dupraz va-t-elle suffire à redresser la situation ? Réponse de nos journalistes.
Deux mois et neuf matchs. Voilà le temps restant à Pascal Dupraz, nouvel entraîneur du Dijon FCO depuis lundi 4 avril, pour arriver à maintenir le club bourguignon en deuxième division. Un défi titanesque, au regard de la saison calamiteuse que mène pour l'instant les Côte-d'Oriens.
En effet, le DFCO présente un bilan peu glorieux de 16 défaites, 8 nuls et seulement 6 victoires en 30 matchs. "L'électrochoc Dupraz" suffira-t-il à sauver le club à la Chouette ? Réponse dès demain, samedi 8 avril, face à Rodez, un concurrent direct. À la rédaction de France 3 Bourgogne, nos journalistes Nicolas Da Silva et Vincent Constant sont divisés sur la question.
L'arrivée de Pascal Dupraz sera-t-elle suffisante ?
Voilà le premier sujet de débat entre nos deux journalistes web. "Pascal Dupraz, c'est quand même le spécialiste des clubs en déroute, donc je pense qu'il a l'expérience et les méthodes nécessaires pour sauver le DFCO" espère Nicolas Da Silva.
► À LIRE AUSSI : "Je ne viens pas comme un sauveur, mais comme un rassembleur" : les premiers mots de Pascal Dupraz, nouvel entraîneur du DFCO
Pour rappel, le nouveau coach dijonnais avait marqué les esprits en réussissant deux opérations maintien mal embarquées en L1. La première avec son club de cœur, Évian Thonon-Gaillard, en 2014, mais surtout deux ans plus tard, avec le Toulouse FC. "Le Téfécé était dans une situation encore plus critique, à 10 points du premier non relégable (contre 7 pour le DFCO actuellement, ndlr)", reprend Nicolas Da Silva. "Et Dupraz, qui avait repris le club en cours de saison, avait su transcender les Toulousains, avec 6 victoires, 2 nuls et 2 défaites en 10 matchs. Donc j'y crois !"
Vincent Constant ne partage pas cet optimisme : "On oublie que la dernière fois où Pascal Dupraz a été appelé pour jouer les pompiers de service, c'était la saison dernière, avec l'ASSE, et que cela s'est terminé par une descente des Verts en Ligue 2". Lors de la saison 2021-2022, les hommes de Dupraz avaient en effet échoué à la 18e place, synonyme de barrages contre la 3e équipe de Ligue 2. Barrage finalement perdu face à Auxerre (1-1, 4-5 aux t.a.b).
"Pascal Dupraz est plus un bricoleur qu'un constructeur. Et à Dijon, les travaux sont d'ampleur : le DFCO est 19e avec 7 points de moins que Pau, le premier non-relégable. Sans oublier que cette année, la 17e place est aussi synonyme de descente". Ce qui n'était pas le cas avec le TFC, où seuls les trois derniers étaient relégués. "Je pense que les quatre descentes vont jouer en sa défaveur" reprend notre journaliste.
Un sprint final compliqué à négocier ?
Certes, le DFCO a changé de coach. Et cela pourrait avoir un impact (ou non) sur les troupes côte-d'oriennes pour insuffler un nouvel d'état d'esprit bienvenu. Mais s'il y a bien une chose que les Dijonnais ne pourront pas changer, c'est le calendrier.
On peut profiter des dynamiques négatives d'Annecy, qui n'a pas gagné depuis quatre matchs, ou de Laval, qui reste sur cinq défaites consécutives
Nicolas Da Silva,journaliste à France 3 Bourgogne
Et pour Nicolas Da Silva, les 9 derniers matchs sont plutôt favorables au DFCO. "Ce qui me rassure, c'est qu'on va affronter plusieurs équipes de bas de tableau, comme nous " relève-t-il. En effet, Dijon reçoit Rodez samedi 8 avril (13e, à 8 points), puis Amiens un mois plus tard (11e, à 11 points).
Plus importants, les deux déplacements à Annecy (15e, à 6 points) et Nîmes (18e, à 3 points), des concurrents directs pour le maintien. "Contre ces équipes, victoire obligatoire. Je pense que les joueurs, aidés par Dupraz, vont se secouer pour ces dernières échéances", continue Nicolas. "Et puis on peut profiter des dynamiques négatives d'Annecy, qui n'a pas gagné depuis quatre matchs, ou de Laval, qui reste sur cinq défaites consécutives".
Ces duels de mal classés sont loin d'être un avantage pour Vincent Constant : "C'est un vrai calendrier d'affamés" regrette-t-il. "On aura en face des équipes surmotivées qui ne vont rien lâcher. Elles voudront toutes assurer leur maintien. On affrontera aussi Bastia et Sochaux, deux formations qui évoluent deux classes au-dessus de la nôtre et qui voudront engranger des points pour rester dans la course à la montée".
"On n'a plus notre destin entre les mains. Est-ce-que les joueurs y croient encore ? Je ne pense pas. Est-ce-que Pascal Dupraz sait toujours sauver un club ? À lui de le prouver.
Vincent Constant,journaliste à France 3 Bourgogne
"Le match face à Sochaux reste un derby" reprend Nicolas Da Silva. "En plus du devoir de maintien, on voudra aussi se venger de l'affront subit à l'aller (défaite 0-2, ndlr). Je pense que l'orgueil va jouer".
La saison dijonnaise se finira sur les terres havraises, équipe leader de Ligue 2. Un bon point, pour Nicolas Da Silva, pour qui "Le Havre n'aura plus rien à jouer et sera forcément prenable". Une difficulté supplémentaire pour Vincent Constant : "Les Havrais voudront forcément finir en beauté devant leur public pour fêter le titre. C'est mauvais pour nous."
Qui se sera montré le plus perspicace ? Réponse début juillet, à la fin du Championnat. Un dernier pronostic pour nos deux experts footballistiques. "Il reste 27 points à prendre, moi j'y crois" martèle Nicolas Da Silva. "On n'a plus notre destin entre les mains. Est-ce-que les joueurs y croient encore ?", s'interroge Vincent Constant. "Je ne pense pas. Est-ce-que Pascal Dupraz sait toujours sauver un club ? À lui de le prouver ".