Le 23 septembre aura lieu la seconde visite pour les particuliers et professionnels souhaitant récupérer des matériaux et des éléments avant les gros travaux de réhabilitation du centre Dauphine. Une opération de réemploi, avant le démarrage de travaux plus lourds.
Avant le coup d'envoi du chantier de rénovation du Centre Dauphine à Dijon, une "dépose participative" des matériaux sera possible pour les particuliers et professionnels intéressés. Une façon de pouvoir réemployer des éléments et matériaux pour faciliter le travail avant les autres phases du chantier.
Le réemploi en BTP
Le secteur du BTP est le plus gros générateur de déchets en France et la jeune entreprise lyonnaise créée en mars 2020, Bobi Réemploi, est à la manoeuvre pour cette opération.
Que peut-on réemployer ? La réponse est "quasiment tout !" selon Sophie Lambert, gérante de Bobi Réemploi. Au centre Dauphine, les locaux étaient occupés par des commerces et des bureaux. Tous les éléments mobiliers tels que portes, cloisons, placards vont être démontés par des professionnels et des particuliers.
Mais aussi le matériel dans les commerces, comme les fauteuils de coiffeur, des comptoirs, des luminaires... même les poubelles du centre Dauphine ont été réservées !
Bobi Réemploi se trouve dans une démarche d'accompagnement du maître d'ouvrage, la société lyonnaise Demathieu Bard Immobilier, qui s'est engagée à faire du réemploi avec les matériaux du centre Dauphine. Par exemple, le dallage du centre Dauphine en pierre de Bourgogne sera réutilisé.
Mais cela va plus loin : "lors d'une première visite, des professionnels et des particuliers ont pu repérer les matériaux et éléments qu'ils souhaitaient réemployer. Nous avons pris soin de proposer uniquement les choses qui n'étaient pas en contact avec de l'amiante ou d'interdire ceux qui en contenaient."
Démontage collectif
Les particuliers et professionnels se sont inscrits sur une liste de demandeurs, qui a vite été complète. "30 personnes se sont inscrites pour réserver des matériaux. On a donné la priorité d'abord aux professionnels, puis aux plus grands volumes, et enfin un tirage au sort a permis de départager les derniers.
Une vingtaine de personnes vont commencer à démonter jeudi 23 et vendredi 24 septembre les éléments qui les intéressent. La journée du 1er octobre permet de régler les derniers détails." précise Sophie Lambert.
Pour les professionnels, le réemploi est "une pratique courante, sur un chantier, réemployer des matériaux liés à son activité est une chose fréquente.". Mais l'opération est aussi ouverte aux particuliers : "Ce sont des riverains, des dijonnais, plutôt préférant emporter un souvenir du centre Dauphine. Par exemple, les poubelles du centre avec leur cerclage métallique ont été réservées !"
Pour éviter toute pagaille les jours de démontage, la société Bobi Réemploi sera présente pour guider les professionnels, mais surtout les particuliers "moins experts au démontage que les artisans"
Le réemploi face au coût des matières premières
La pénurie de matières premières dans le secteur du BTP, s'accompagne de la flambée des prix, par exemple dans la filière bois, où de nombreux métiers sont impactés : charpentiers-couvreurs, menuisiers. Sophie Lambert constate que "cette pénurie créé une opportunité pour les matériaux de réemploi. Les avantages sont nombreux : on sait où se trouve la matière, et son coût de réemploi est uniquement lié à la main-d'oeuvre. Mais par ailleurs il y a une limite, dans les matériaux de structure, où on veut connaître la résistance de ce qui est utilisé, il faut passer par des diagnostics. Souvent on préférera des matériaux neufs."
Du côté de la conception des constructions, on se prend aussi à relever le défi. Sophie Lambert travaille avec le cabinet d'architecture Wild Architecture, et constate que "le réemploi prend de l'intérêt auprès des architectes : cela impose certes de nouvelles contraintes, comme récupérer des vitrages aux dimensions spécifiques, mais demande une adaptation."
Un chantier au long cours
Ces opérations de démontage en septembre sont prélimimaires au désamiantage du bâtiment (construit dans les années 70) puis au curage complet. Des opérations de déconstruction s'effectueront ensuite, pour une ouverture estimée au deuxième semestre 2023.