Dijon : un gilet jaune frappé par les forces de l'ordre va porter plainte

Samedi 16 février, en fin de la manifestation des "gilets jaunes" à Dijon, un manifestant qui prenait des photos a été violemment bousculé par des CRS. Un comportement qui fait l'objet d'une enquête interne. Lui compte porter plainte.

Les images ont été tournées par un journaliste du site Infos Dijon samedi 16 février en fin d'après-midi lors de la dernière manifestation des "gilets jaunes" dans le centre-ville de Dijon. On y voit un "gilet jaune" équipé d'un appareil photo être frappé par des policiers rue de la Préfecture, tout près de la place de la République.
 


Le journaliste qui a tourné ces images n'a pas souhaité témoigner à visage découvert. Mais il revient sur le contexte particulier de ses prises de vues : "Contrairement à ce que j'ai pu entendre et lire. Ce n'est pas du tout un moment de calme dans la manifestation, bien au contraire. Je pense que c'est le moment où les forces de l'ordre sont le plus sous tension, tient-il à préciser. Ce qui n'explique pas le geste qui est évidemment abusif et non justifié."

Boris, la victime, est "gilet jaune". Il affirme suivre alors pacifiquement la manifestation et réaliser des photos. Jusqu'au moment où il est frappé, selon lui sans raison, par un policier. "Je ne les ai pas cherchés, je ne les ai pas provoqués non plus, nous explique-t-il par téléphone. Depuis le début, j'étais devant eux à prendre des photos. Donc là, je pense que j'étais un peu la victime facile. Ce qui est désolant, c'est que c'est des gens qui sont censés représenter l'ordre et la loi."
 

Dépôt de plainte et enquête interne

Boris, la victime, n'entend pas en rester là et devrait porter plainte. La Ligue des droits de l'homme, choquée par cette intervention policière, compte suivre la même voie. "Je crois qu'il y a des règles de droit qui sont que les forces de l'ordre peuvent utiliser parfois la violence. Mais il faut qu'elle soit nécessaire et proportionnée, indique Paul Garrigues, le président de l'association à Dijon. Là, visiblement c'est une agression gratuite contre une personne isolée qui n'était ni nécessaire ni proportionnée."

Le syndicat de police Alliance reconnaît un climat de plus en plus tendu au fil des semaines. Mais pour autant, il n'est pas question de bavure ici selon lui. "C'est une intervention normale, affirme Stephan Ragonneau, le secrétaire régional du syndicat. Vous me présentez une vidéo qui est partielle et par définition elle est partiale. Effectivement, elle est normale parce que nous avons des sommations qui ont été données par l'autorité administrative. Nous avons donc une charge de mes collègues qui se fait dans les règles."

La préfecture de Côte-d'Or, que nous avons contacté, rappelle le climat d'extrême tension de ces fins de manifestations. Elle a tout de même demandé une enquête interne.
 
L'actualité "Société" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Bourgogne-Franche-Comté
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité