Antonin, 15 ans, a été blessé au visage vraisemblablement par un tir de balle de défense en marge de la manifestation des Gilets Jaunes à Dijon samedi 8 décembre 2018. Il est hospitalisé au CHU de Dijon depuis lors. Il tient à rassurer tous ceux qui le soutiennent sur son état de santé.
"Aujourd'hui, ça va mieux. Mon visage a un peu dégonflé. La douleur est moins forte !" C'est en ces termes qu'Antonin s'est confié sur son état de santé depuis son lit du CHU de Dijon après quatre jours d'hospitalisation. Il vient de sortir du service de réanimation pour l'hôpital pour enfants. Il a pu parler à notre équipe de reporters par téléphone pour rassurer tous ceux qui s'inquiètent de ses blessures.
"Le moral est là. J'ai beaucoup de soutien sur internet ; de gens que je connais et même de personnes que je ne connais pas", poursuit le jeune homme au visage fortement tuméfié.
La version d'Antonin et de ses amis
C'était la première manifestation d'Antonin. Elle s'est achevée par une double fracture de la mandibule, ce samedi 9 décembre 2018, dans les rues de Dijon. Il aurait été touché par une balle de défense tirée par les forces de l'ordre.L'adolescent, âgé de 15 ans, avait décidé de de se joindre au cortège des gilets jaunes avec deux amis, par curiosité, alors que leurs parents leur avaient interdit de s'y rendre. Lorsque les manifestants se sont mis à courir vers 16 heures, pris de panique, le trio de copains s'est trouvé séparé. C'est en essayant de rejoindre l'un de ses amis esseulé qu'Antonin aurait reçu un projectile dans la mâchoire.
La mère d'Antonin a porté plainte, ce mardi 11 décembre 20018, pour la prise en charge des frais médicaux. Une enquête judiciaire va être ouverte. "Je ne blâme pas les forces de l'ordre. Je voudrais essayer calmer tout ce qui se dit sur les réseaux sociaux. Mon fils n'avait rien à faire là, je lui avais dit de ne pas aller à cette manifestation. Si je témoigne aujourd'hui, c'est pour mettre en garde les autres adolescents sur la dangerosité. Ce sont des manifestations d'adultes. Ce n'est pas la place des adolescents", précise Stéphanie Hosdez, la mère d'Antonin.
La position de la préfecture de Côte-d'Or
La préfecture de Côte d'or assure qu'il n'y a eu aucun tir de flashball à Dijon samedi lors des manifestations. Depuis quelques heures, elle reconnaît l'usage de balle de défense, un arsenal très différent aux yeux des autorités car cela s'avère être une arme non-létale."Les balles de défense ne sont utilisées qu'après trois sommations. Le visage n'est jamais visé. Il n'en est fait usage qu'à 20 mètres de distance", affirme Patrick Sampson, le directeur de cabinet du préfet de Côte-d'Or.
Reportage de Marie Jolly et Dalila Iberrakene.